121205 humeur amoureuse

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i121202a BDM Le Pannier Major J4

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i121202a BDM Le Pannier Major J4

Marseille – Le Panier, Major, J4

Cela ne sert à rien d’aller contre son humeur, c’est ma ligne. Un peu de dépit et beaucoup de plaisir cela vaut toujours mieux que rien du tout (!?) Donc, je pars me promener, juste pour essayer de ruser avec l’humeur, essayer d’en faire quelque chose. Depuis Belsunce – Bab El Oued, je mets le cap au plus court vers la mer, descendre la rue des Petites Maries. Rue des Dominicaines je commence à prendre des images sms à cause d’un stock de savons sur palette. Rejoindre la rue de la République, puis monter les escaliers qui donnent accès au panier. Traverser de part en part jusqu’à la Major. Rue des Belles Écuelles, rue du Panier. Se faufiler entre les barrières pour descendre par l’escalier sur la rue de l’Évêché.

En effet, la placette devant les boutiques de l’émission « plus conne la vie » est défoncée, en travaux. D’ailleurs à partir de là les travaux n’en finissent plus. Mise en scène de la transformation ? On imagine bien qu’après 2013, tous restera éventré, bâché, grillagé… Ou bien tout sera devenu propre et aseptisé, ou bien encore un subtil mélange des deux : de vastes zones propres et dévitalisées, animées par quelques croisiéristes franchement mafieux ou par quelques émissions télé vraiment débilitantes et le reste toujours encore plus cassé, les gens avec… Bientôt des escadrons de la mort ?

La terrasse de la Major est inaccessible depuis un paquet d’années, alors que c’est le plus beau balcon de la ville. je longe les grilles de la zone d’embarquement sous douane. La rouille illustre bien l’osmose entre la déglingue du Maghreb et celle de Marseille mais le port et les douanes c’est l’État… Trois pickups de marques asiatiques bien rangés de l’autre coté des barrières me font penser à la Libye ou à l’Afghanistan.

Je me faufile entre quelques grilles jusque sur la nouvelle esplanade du J4, aux pieds du Cerem (vitrine de la région Paca) et du Mucem (Musée des civilisations euro-méditerranéennes), boites à chaussures décorées du commerce culturel métropolitain digne des plus belles entrées de ville (Plan de Campagne ou Belle Épine). J’aperçois un ou deux vigiles près de leur bungalows, mais ils ne bougent pas. Je finis par discuter avec un pécheur en train de ranger son matériel dans le coffre de sa voiture : c’est entrouvert au public, mais ce n’a plus rien à voir avec il y a dix ans quant le J4 était « le » lieu de promenade des familles maghrébines. Quelques curieux et quelques pécheurs subsistent. Après l’ouverture, on peut s’attendre sans doute à des effets de volumes réussis entre de beaux et couteux canards haute couture signés Boeri et Ricciotti et sans doute à une fréquentation qui n’aura plus rien à voir avec la vie Marseillaise passée. Rien à voir non plus avec Barcelone ou d’autres villes de la rive ouest de la méditerranée qui ont réaménagé leur water front. Quelque chose de bien à coté de l’enjeu métropolitain ?

Enfin, je ne suis pas venu là pour ça, plutôt venu ici pour voir la mer, comme les marseillais d’il y a dix ans. Je continu sur la digue en construction qui protège le Mucem du ressac. Je fais le tour de la pompe qui maintient vide cette futur darse pas encore en eau. C’est curieux de ne pas avoir en premier conçu un métro ou un tramway pour desservir ce haut lieu de la ville. Celui où tant et tant on embarqués/ débarqués pour ou vers l’Algérie de l’autre coté, curieux aussi de ne pas avoir accompagné le chantier par le maintient de la vie qui se trouvait là.

En fait je suis venu ici pour être face au désir de départs, pour sortir de cette humeur. D’où ces deux images : les pickups et la mer au pied du fort Saint-Jean. Ce billet un peu plus que d’autres est avant tout basé sur ces deux images misent côte à côte. Je marche ensuite dans les rochers pour essayer de rejoindre le chemin qui longe le fort, mais la mer est trop mouvementée, c’est la douche assurée, je reviens sur mes pas, puis je prends la direction de Belsunce par l’avenue Léon Vaudoyer.

121119 De l’écriture ?

Cela fait longtemps que je veux réintroduire les citations dans les billets de banlieuedeparis…

Parce que c’est une pratique ancienne, mais aussi une chose à améliorer ! Enfin allez lire les archives. Cela dit sans perdre l’humeur nécessaire et fondamentale, sans tomber dans le n’importe quoi, il y a des citations qui s’imposent ici et font finalement partie de cela…

Peut-être finalement parce qu’il y a le blog « banlieuedeparis » et puis, à coté, le Facebook par exemple, qui est en train de devenir un blog ???

http://www.facebook.com/denis.moreau.banlieueofparis/

Toujours l’humeur… Enfin un autre registre plus politique, hacktif, réactif, etc. pas le même registre, mais de l’écriture en ligne à défaut d’être une chronique dans Open City !?

Est-ce que notre pays de vieux cons Umps pourrait avoir un journal tel que Open City ?

Au début, lorsque je luis remettais mon papier, il le parcourait et disait : « OK, c’est bon ! » Avec le temps, il n’y a même plus prêté attention, il le posait sur le haut de sa pile et me disait : « Parfait… Et à part ça, quoi de neuf ? » Aujourd’hui, il ne desserre plus les dents, je lui tends mon truc, et salut, à la revoyure. Rien de tel pour se sentir pousser des ailes. Mettez-vous à ma place : liberté absolue d’écrire ce qui me chante. J’y ai trouvé mon bonheur, et parfois aussi un peu de gravité ; mais surtout, au fur et à mesure que les semaines passaient, il m’a semblé que j’écrivais de mieux en mieux. (…) avec un JOURNAL, il suffit de s’asseoir avec une bière et d’attaquer le clavier un vendredi, ou un samedi, ou encore un dimanche, et le mercredi on est en kiosque. Je reçois des lettres d’inconnus qui n’ont j’amais lu de poésie, que ce soit la mienne ou celle de n’importe qui. Des inconnus qui viennent frapper à ma porte – trop souvent, d’ailleurs -, et qui me confient qu’ils prennent leur pied avec mon bloc-notes.

Charles Bukowski, 1969 in « Journal d’un vieux dégueulasse », Le livre de poche, éd. Grasset, Paris, 1996.

121110 Un billet par an ?

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i121010a BDP Villejuif L’Hay Chevilly MIN Vitry

Villejuif, L’Haÿ-les-Roses, Chevilly-Larue, Rungis (Min), Vitry…

La première chose à faire dans mon marasme, n’est-ce pas de retrouver le rythme d’un blog, comme celui que j’avais à la grande époque, quant mes bouteilles à la mer étaient régulièrement lues finalement, et que des inconnus m’envoyaient des méls d’encouragement, m’invitaient à la rencontre. Maintenant, c’est un peu comme si j’intériorisais tous ces billets non écrits, et qu’il pourrissaient à l’intérieur de moi.

J’ai fais différentes tentatives d’écriture depuis un ans. Toutes assez infructueuses, écrites sur différents supports quelques paragraphes sans suites. Et puis Mercredi je décroche complètement (comme de temps à autres) de toutes mes obligations pour me retrouver dans l’état de l’homme frigorifié si bien décrit par Bukowski (mes notes du 23 août). Au point que ce matin j’envisage (involontairement ?) un trajet allant d’un centre psychiatrique, Paul Guiraud à Villejuif, jusqu’à un autre centre psychiatrique, à Fresnes. Enfin c’est ce que je constate en regardant les Ign. L’étendue entre ici, Massy et Orly donne lieue à un certain nombre de mes promenades ces temps ci (voir les abums d’images sur flickr, c’est déjà ça, même si cela reste totalement hermétique à quelqu’un d’extérieur, il y a tout de même ces albums de posés là, déposés sur la toile, traces et mémoires d’un réseau de promenades comme une série de questions).

Le 24 août je suis monté sur cette fameuse butte artificielle qui surplombe l’A86 à Thiais. Malgré les images, je m’aperçois que je n’ai pas écris une seule ligne là dessus. J’ai beau chercher je ne retrouve rien, alors que j’avais le texte dans la tête ! Je l’ai évidemment oublié ce texte, à moins que je ne l’ai envoyé par sms à S. ? Dans ce cas c’est peut-être un texte que je refoule au fond de moi. La poésie comme l’amour demande d’être deux. Je suis par conséquent vraiment mal barré.

Il y a une quinzaine d’année, au beau milieu de la nuit, j’avais emmené un copain, qui squattais alors chez moi, sur cette butte artificielle d’où l’on découvre une partie de la banlieue sud… Il m’avait dis que pour vivre là… Il fallait se fabriquer des lunettes roses. C’est probablement ce que je n’ai pas cessé de faire, jusqu’à ce que je me dise assez récemment que mes lunettes roses étaient cassées ? Le coin n’est pas avenant, c’est justement pour ça qu’à répéter trop souvent des promenades « idylliques » en bord de Seine, je mets le cap si souvent sur le secteur.

Juste avant de partir, en dépliant les cartes, je n’avais aucune idée pour choisir une destination, mais la forte impression désagréable de ne plus rien avoir à découvrir dans la région parisienne, l’impression d’avoir épuisé le sujet, et que malgré cela la grisaille restait la grisaille… Découvrir avec horreur ma propre vanité à vouloirs colorisée ce décor infâme ! Alors peut-être qu’il faut faire évoluer la méthode, être un peu plus systématique, affiner la curiosité ?

Il serait par exemple présomptueux que je prétende connaître à fond Villejuif ou L’Haÿ-les-Roses. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé au milieu du Castor du Jardin Parisien, après un passage dans les ronces, une marche arrière forcées, et avoir emprunté une rue visiblement en cul de sac. Sortie soudaine de la grisaille parfois belle de Villejuif, puis cette dame qui s’occupe de l’association des Castors avec qui on parle du grand Paris et du ressac des 13 voies de l’A6. Sur le site de l’asso, on peut d’ailleurs entendre le bruit de la mer, la vraie, pas l’autoroute… Nous parlons au moins 20 minutes, ce qui n’est pas vraiment dans mes habitudes. Extrait d’un seul coup de ma bulle. Je me retrouve là à socialiser en parlant de Cécile Duflot, du financement des lignes bleue et rouges et de la grande Couronne oubliée. Enfin surtout des raisons qui l’on fait arrivée là en 1962 en pleine crise du logement alors qu’on lui proposait un HLM à deux heures de son travail.

Je repars en faisant le tour complet du quartier par la rue Ulysse Benne, en contrebas de ces énormes murs antibruits de béton. Architectures colossales (François Kosciusko-Morizet concepteur ?) que j’observais si souvent en passant sur l’autoroute lorsque je venais d’Orléans en voiture, juste après l’échangeur A106 (qui rejoint Orly) et A6, avec ces grandes corbeilles de projecteurs suspendues le long. L’endroit exacte où je me sentais à chaque fois, enfin revenus chez moi… Les petites maisons toutes identiques mais toujours différentes ne semblent pas à l’échelle, pourtant elles arrivent de ce coté du mur à imposer leur bonne humeur, et leur amabilité face au léviathan technocratique, comme une prise de judo !

Je mets le cap sur une nouvelle butte artificielle (altimétrie 107 N.G.F. sur mon Ign). Sans accès depuis le grand ensemble qui borde l’autoroute, je passe devant l’entrée du cimetière. Cela me semble un peu morbide comme objectif… La pluie commence à tomber pour de bon et j’accélère le pas en me disant que je vais continuer bien au delà de ce cimetière de mauvais augure. Je cherche un accès à la butte sans en trouver et je m’aperçois maintenant sur l’ordi que la butte semble intégrée à l’enclos du cimetière. De là haut, on a très certainement une vue formidable sur l’échangeur (en hivers). Au milieu du pont la pluie se transforme en trombe d’eau, j’ai juste le temps de prendre une image ou deux avant, ensuite je fil sur Rungis M.I.N.. Je me réfugie sous un arrêt de bus juste avant le péage du Marché d’Intérêt National. Je bois une bière et pisse dans un coin. L’abri est assez précaire, encore un truc conçu par des gens qui passent leur vie dans un bureau. Deux magrébins égarés en fourgonnette me demande la route du terminal Orly sud, j’essaie de leur indiquer avec l’aide de ma carte, … sans même penser repartir avec eux…

Cela fait plusieurs fois récemment que je tourne autour du M.I.N., alors que j’ai le vague souvenir que l’on peut rentrer à pied et donc le traverser de part en part. Mais à chaque fois, j’ai la flemme. Le déluge passé, je marche en direction du péage. Au pied du panneau d’interdiction aux piétons, on trouve là un minuscule escalier à vis, le souvenir d’un homme à l’allure assez marginale qui l’emprunte me reviens à l’esprit. C’est assez dangereux avec l’humidité, les marches désign 60′ en béton polie (plutôt jolie par ailleurs), et l’appareil d’une main, le parapluie de l’autre. Au cas où les piétons auraient été tentés de faire du trafic de légumes frais par cet escalier on a réduit sa largeur au strict minimum… je descends sur au moins six mètres de haut, en plus du vertige cela remue : le soit-disant esprit de générosité des trente glorieuses parisiennes (de la gauche catholique aux communistes en passant par De Gaulle, Malraux et Pompidou). Ce seul et unique escalier d’accès piéton au flanc nord-ouest du M.I.N. est le condensé de la mesquinerie dont procédera toujours le Grand Paris éternel. Cet état de chose que le système voudrait nous faire avaler sans broncher.

Je traverse en diagonale sur 50 mètres, puis je suis surpris par le son d’un saxophone. Je me dis alors qu’il y a un concert sauvage ou quelque chose du genre, je passe à l’arrière d’une rangé d’une dizaine de semi-remorques. C’est comme ça que je rencontre Carlos qui s’exerce au fond de son camion Frigorifique sur un parking du M.I.N.. Reverbe cathédrale !! En fait il passe là son week-end, en attendant de sortir du chômage technique, loin de sa petite famille qu’il voit 3 jours par mois environ. Avant il était technicien spécialisé dans les bruleurs, et puis avec la crise… Son dernier voyage consistait à descendre des Ananas Brésiliens depuis la Belgique jusqu’à Rungis, Il fait aussi l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et bien sûr le Portugal d’où il viens… Il descend souvent là bas des poulets brésiliens qui atterrissent en Angleterre. Il passe souvent en bateau de Rome à Barcelone. Il m’explique que le Portugal est pourtant beaucoup plus proche du Brésil que l’Angleterre, et donc qu’il vaudrait mieux remonter les poulets que de les descendre. Enfin je lui propose de monter un élevage sur le parking de Rungis et d’organiser un circuit court. Il est visiblement contant de travailler son français. On parle de la folie ordinaire, la notre : aux limites du pétage de plomb (lui aussi peut-être, je crois) et de la folie des États qui renflouent les banques en obtenant que l’on s’écrase…). D’où la nécessité du saxophone et peut-être de l’écriture. Il me dit que du temps de Salazar au moins les choses étaient clairs… maintenant c’est en train de redevenir pareil mais en faisant croire que… Lui fait ce métier pour ne pas vendre sa maison et faire vivre sa famille étant donné que sa femme a un temps plein à 450 euros. Et puis il me montre des images de sa Volvo surmontée d’un canoé avec lequel il descend des rivières accompagné de son frère pendant ses trois jours au pays !! Il me montre aussi sur son ordi portable quelques images des paysages qu’il traverse en Europe, saisis au vol. Il regrette qu’elles soient toutes un peu bougées. Je lui dis qu’au contraire c’est intéressant…

Il finit par me donner son mél et son facebook. Il s’emmerde vraiment Carlos sur son parking à Rungis M.I.N., même avec son ordi et son saxophone… Mais je lui explique que je dois continuer pour rentrer à Vitry pas trop tard, ça fait la deuxième belle rencontre de la journée.

Gamin je rêvais d’être routier international, je devrais peut-être faire ça !?

111106 Un retour en arrière ?

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i060807a forêt de Fontainebleau

Déjà, je me dis qu’il faut que j’écrive des billets plus courts parce que lorsque j’ai arrêté la publication sur banlieuedeparis entre avril et mai 2008, mes billets étaient de plus en plus longs, de plus en plus espacés et de plus en plus décalés par rapport à mes explorations.

Donc finalement ce billet parce que je reviens ce soir de la forêt de fontainebleau, où d’ailleurs je n’avais pas voulu aller depuis par superstition. Cela me faisait trop penser à cette promenade chargée de 2006… Finalement aujourd’hui cela c’est bien passé !?

Et puis mercredi dernier visite du Petit Nanterre en plein chantier de renouvellement urbain avec Mab. Les choses bougent et je me dis que nous avons tout de même laissé quelques traces. J’aurais pu écrire un billet intitulé « Entre l’Empire des Hauts de Seine et le Petit Nanterre », mais finalement c’est sous cet angle du retour, et donc d’une certaine réflexivité qu’il me semble le plus opportun de regarder cette promenade. Nanterre où je recommence tout doucement à pouvoir me promener depuis la fin du projet « Observer la ville » en janvier 2010.

Dans mes images du 7 août 2006, il y a la lettre « M » peinte en bleu sur un rocher. Aujourd’hui nous trouvons avec S. la lettre « S ». Je vois ça comme un bon augure !?

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111030 Derrière La Montagne magique

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i111029a Vaires Lagny Esbly

Vaires – Lagny – Esbly, Vitry-sur-Seine, réunion Capm et rivière Marne direction Meaux !? Par ordre chronologique il y aurait déja, Vitry-sur-Seine et mes courses au supermarché, cette ambiance nocturne sur la 305…, puis la réunion « GR 2013″ à la Capm (pays de Martigues) avec Baptiste, Nicolas et Loïc, et nos amis les technos, … ensuite seulement la poursuite de ma promenade du 6 octobre, départ ambiance VNF (voir ci dessous : 111006). Donc pour commencer par le début, il y a mon retour à Paris, et le titre de ce billet qui peut désigner différentes choses mais notamment la traduction depuis l’anglo-américain de l’expression « Space Mountain » via la Disney Company en « Montagne magique » que l’on pourrait traduire par « Montagnes Russes ». Parce que mes allez retour Paris – Bouches du Rhône sont un peu comme des Montagnes russes, cela me fait en tous cas cet effet là : quant je reviens je suis beaucoup moins dans l’efficace que je ne suis là-bas… Au point d’avoir envie de déménager ? Mais voilà déjà que le début et la fin se mélange… « La Montagne magique » c’est aussi un titre de Thomas Mann que je n’ai pas lu. Cela se passe à Davos, mais avant le G20… La description du WP me laisse à penser que c’est assez proche du syndrome petit parisien. Ce dernier ne serait donc que la version vulgarisée du syndrome de Davos selon Thomas Mann : se croire au-dessus de la planète entière alors qu’on est qu’un « P » comme dit Ubu, transcendance ou immanence (c’est pareil d’ailleurs ?). En tous cas misère du petit parisianisme tellement commun de crétinisme. Mais je vais tout de même tenter de suivre l’ordre chronologique ! Donc, pour commencer par le début… À Vitry, il y a eu cette sorte d’illumination sur le pourquoi continuer à habiter en couronne du petit Paris plutôt qu’à Marseille ou dans ces environs… (parce que je me pose encore la question de temps en temps, à cause de plein de choses de la vie, pas seulement à cause de la météo). Et donc, cette illumination fulgurante m’est tombée dessus alors que j’étais sorti de chez moi pour acheter le journal… évidemment mon buraliste habituel était fermé, il devait être autour de 19h30 !! Au cœur de la ville lumière (petites lumières déclinantes) cela ne me serait pas arrivé il est vrai, mais elle est tellement débile la ville des petites lumières ! Donc je me suis mis en quête d’un buraliste, je suis parti du coté de la place de l’église, c’est-à-dire le cœur non pas d’un village mais le « centre » de ce que G. Dantec appel « Magnitogorsk-sur-Seine » (la page G. Dantec de WP est pas terrible mais bon : le réduire à son délire catholique identitaire est ridicule, comme si Paul Virilio était Nazi, même si il a une tendance). Car en effet, les bulldozers sont passés. Ce n’est pas négligeable. Du village il ne reste que le clocher classé, le reste à été tabula-rasé du temps de Mario Capra (l’architecte du grand ensemble de Vitry), époque des glorieuses années du Général, puis de Jojo Pompidou (Deux distingués aminches des ka’mrades Staliniens des banlieues rouges françaises de l’époque)… Le vieux village gaulois remplacé par des tours de logements sociaux digne de Gagarine pour les travailleurs low cost importés des ex-colonies (voilà qui devait rassurer les secrétaires de sections locaux du PCF quant au risque d’insurrections autogestionnaires des travailleurs en voie d’émancipation des cadres psycho-rigides du parti communiste bourgeois autoproclamé des prolétaires) ! Rassurez vous, contrairement à Dantec, je ne suis toujours pas d’extrême droite. Et puis ce cosmopolitisme n’est pas pour me déplaire, même si c’est bien l’effet de l’Empire. Petite fabrique de la zone mondiale… Ne pas oublier d’ailleurs le sens exacte d’acculturation. Si l’Islam favorise la zone mondiale alors vive l’Islam !? Enfin faut pas exagérer quant même, l’islam ou Rome (et Bouddha, Réforme, YHVH, Maçons, autres sectes, etc.) je ne vois pas trop la différence quant au terrorisme latent de ce genre de chose… Mais c’est plutôt de capitalisme (alias productivisme), de métropolisation et de post-colonialisme dont il s’agit ici… Toujours est-il que je me suis retrouvé à devoir aller jusqu’au magasin Simply et sa galerie marchande (un supermarché Auchan dégriffé avec plein de produits Bios pour les bobos du Plateau de Vitry…), sur l’ex R.N. 305 (R.D. 5), où effectivement j’ai pu acheter un journal au bureau de tabac à 19h45, grâce au stakhanovisme bien connu de la communauté chinoise. Là, sur le chemin, au milieu du site propre du 183, dégagé des voitures, là où les gamins du coin ont pour habitude de faire les cons… comme par exemple jouer aux toreros avec un bus lancé à pleine vitesse… J’ai gouté le pourquoi je n’ai pas envie de déménager dans les bouches du Rhône… Aucune de ses périphéries ne peut proposer quelque chose d’aussi urbain que Vitry-sur-Seine, et cela dégagé de toute la stupidité centri-pépètes des centre villes que ce soit ceux de Marseille, Onolulu ou de Martigues. D’ailleurs dans le jolie cadre de ma cité des Rosiers (d’un certain point de vue proche du cosy Martégal) … je suis juste comme il faut décalé en périphérie du phénomène urbain que j’essaie maladroitement de décrire…

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Alors, est-ce que cela fait une bifurcation ? Ensuite, il y a à nouveau TGV pour aller discuter « GR 2013″ à Martigues… Dans la voiture, pendant notre retour sur Marseille, Baptiste m’a d’ailleurs dit que je devrais écrire un billet là-dessus… Ce qui n’est pas complètement idiot vu la pénibilité certaine bien que relative de ce genre d’exercice. Cela fait partie du registre « projet culturel » : F., pour qui la nature en ville n’existe pas, technicien de la Capm a réussi à imposer sa proposition de tracé à l’ordre du jour de la réunion et sans ce soucier de savoir ce que nous faisions là et si par hasard, la conception de ce GR n’obéissait pas à un projet différent du sien. Est-ce que finalement F. ne devrait pas être déclaré patrimoine vivant étant donné qu’il résume à lui tout seul l’autisme typique de nos institutions. Cela dit, ce genre de réunion permet aussi de rencontrer des gens qui ont les mains dans le moteur, (phénomène induit par la politique « gestion et radicalité » ?). « Derrière la montagne magique », dans le sens des coulisses, de l’arrière du décor. Et peut-être que c’est là une de mes motivation à jouer les ingénieurs de la culture ?

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i111029a Vaires Lagny Esbly

Ensuite, il y a donc le retour à Vitry, puis promenade dès le lendemain… Samedi semble un bon jour, et peut-être cette activité, une bonne transition entre les deux conurbations ? Je repars donc du point d’arrivée de ma promenade du 6 octobre… Vitry-sur-Seine – Vaires-sur-Marne avec la voiture de ma frangine… puis quelques 17 kilomètres à pieds en direction de Meaux qui constitue, il faut bien le dire, une destination de substitution à Fontainebleau ou encore Saint-Mammès… Est-ce pour cela que je publie ci-dessus (tout en haut de ce post), cette image qui fait penser à Archigram !? Cela peut être aussi un rapport à l’amour dégagé de toute contrainte et de toute contingence ? Dans l’image qui suit on aperçoit la ligne du TGV en direction de Bruxelles…

111023 Être Gonzo jusqu’au bout ?

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TGV Marseille-Paris, Levage de Tétrodon, et autres substances…

J’ai passé mon retour en TGV à discuter avec un kabyle d’Aubervilliers qui fais comme moi plusieurs trajets Paris Marseille par mois. Il est dans le demi-gros de prêt à porter du coté de la Haie Coq et il vient d’ouvrir une boutique place des capucins à Marseille. Il travaille avec les chinois, qui font livrer la marchandise à Anvers au lieu de Marseille, comme il serait logique… On refais donc le monde ensemble en parlant de logistique portuaire, d’urbanisme et de la route des containers chinois (Chine, Anvers, Paris, Marseille), et de l’évolution de Belsunce et Marseille en général. De quoi actualiser quelques bouquins de Peraldi qui semblent en avoir besoins. Je suis bien contant de tomber sur ce collègue du RER atomique étant donné que je viens d’apprendre que je prépare une nouvelle promenade sur Paris-Nord-Est, ce qui me motive grandement !

En plus de ça, je suis allé manger pour quatre euros et en dix minutes aux « Aurès » – après la réunion TDR et avant mon train – une cantine de Belsunce impeccable… Cela m’a donné envie de prendre un billet low cost pour quelque part dans le maghreb afin de continuer mon travail d’immersion, commencer par exemple un chantier « banlieuedetanger ». De retour de l’aéroport de Beauvais Tillé cette après midi, j’entends parler des manifs qu’il y a là bas sur RFI. Quant aux containers en général, il y a l’épisode levage du Tétrodon, animal que l’on aperçoit ici, et qui possède une structure de container malgré ses grosses joues. Je ne savais quelle place lui trouver sur ce blog, comment parler d’un projet « cultureux » ici finalement, malgré tout. Ils sont si peut intéressant en eux-mêmes les « projet culturels » ! Lui aussi, le Tétrodon, il catalyse une histoire d’immersion, celle de l’équipe en train de se constituer dans les territoires de Fos-sur-mer / PDB / Martigues et environs, voir se perdre dans les marais, les zones chimiques, ou les sables mouvants des demandes de subventions. Alors que j’avais déjà envie d’écrire sur mon retour Marseille-Paris, en définitive ces différents épisodes me renvoient au questionnement qui suit, peut-être à défaut d’en dire plus sur l’homme du TGV…

Être Gonzo jusqu’au bout ou ne pas être ? Déjà, je précise que je dois ma sensibilisation à la Gonzo attitude à Nicolas Mémain alias Gonzo… Donc, s’il vous plait ne pas me confondre, enfin surtout ne pas m’appeler comme ça parce que sinon Nicolas va m’en vouloir, déjà que je suis souvent insupportable avec lui ! Même si l’une des grande question que je voudrais me poser ici, et éventuellement lui poser… c’est de savoir si on peut être Gonzo et père de famille (il semble y arriver tout de même), ou encore Gonzo et à peu près normal, ou encore Gonzo sans faire usage de stupéfiants (ce qui est très relatif à la question de savoir si on inclus ou pas l’adrénaline, le chocolat ou d’autres hormones auto-produites par exemple) ??

Comme l’explique la page wikipédia en lien ci-dessus, le Gonzo est en rapport avec une pratique de l’immersion, en cela les artistes marcheurs sont en bonne position pour devenir des urbanistes Gonzo et peut être des espions ou cybers-dissidents efficaces. Mon rapport à l’image est également en rapport puisque d’après TDR (voir opération Tétrodon), il semblerait que j’aime regarder sous les jupes des filles. Je précise que en effet, et même de très très près…

Voici donc un extrait de l’article pornographie gonzo sur wikipédia francophone.

    Appliquée à la pornographie, cette technique immerge le spectateur dans la situation filmée. La caméra subjective, qui consiste à voir l’action au travers des yeux de l’acteur, (ou POV ((en) point of view) est donc logiquement l’une des recettes préférées de ce type de cinéma. Apparenté au porno « amateur » par cette volonté d’immersion (nombreux gros plans, mouvements de caméra « au poing »), ce type de films a vu émerger une forte demande aux États-Unis à partir du milieu des années 1990, ce qui amènera rapidement la fortune et la professionnalisation du genre. En fait, en raison du grossissement obtenu par cette méthode ainsi que du poids d’une caméra professionnelle, le film n’est pas exempt de sauts et d’imperfections diverses qui limitent l’emploi de ce type de prises de vue et qui sont autant de marques de fabrique supposées être des gages d’authenticité ou de naturel pour le spectateur.

Mais cette notion « pornographie Gonzo » est plus récente que la définition initiale du journalisme Gonzo.

    une méthode d’investigation journalistique axée sur l’ultra-subjectivité, inventée par Bill Cardoso et popularisée par Hunter S. Thompson qui, pour écrire Hell’s Angels: The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs (en) par exemple, s’était intégré dans un groupe de Hell’s Angels, était devenu motard et avait adopté leurs conditions de vie pendant plusieurs mois.
    Le parti pris par le journaliste gonzo est d’informer le plus possible son lecteur sur la nature et l’intensité des facteurs « déformant » son point de vue. Ainsi il peut, en faisant appel à son sens critique, recomposer ensuite une image vraisemblable de la réalité. Décrire les ondulations d’un miroir aide à retrouver la forme réelle du reflet anamorphosé qu’il projette. Il s’agit, pour l’auteur, d’assumer jusqu’au bout la subjectivité de son propos.
    Le journalisme gonzo fait la part belle à l’anecdote et au récit de beuveries et prises de drogues (on se rapproche plus alors du sens originel du mot « gonzo [1]» que de l’ultra-subjectivité).

Est-ce que la question que je me pose ici à moi-même et à ceux que cela peut intéresser revient à celle de savoir si j’ai envie de devenir un Hell’s Angel’s ? Quelles motivations faut-il pour cela, et pour quoi faire. Peut-être me faut-il terminer « Gonzo Highway » de Hunter S. Thompson que je n’ai toujours pas rendu à Nicolas… et me documenter un peu plus sur Bill Cardoso (écrire un article wikipédia sur lui par exemple), essayer de comprendre leurs motivations à tous les deux (l’argent + la drogue + le sex + la colère ?).

Ou bien le Gonzo façon Thomson ou Mémain est-il trop dans le style pour moi ? Le Gonzo n’est-il pas aussi trop une question d’enquêteur, alors que je suis plus dans l’introspection, dans le doute ? Trop dans le doute pour affirmer une posture stylistique, (ou être un artiste performant ou un faiseur comme dit Baptiste), plus intéressé par une posture de brouilleur de pistes qui hésite entre le contre-terrorisme électronique et l’auto-analyse géographique ?

Comme disait Diane Arbus (une pionnière du Gonzo ?) est-ce que je cherche à faire »… un acte un peu polisson. Une sorte de permis pour aller où je veux », c’est-à-dire tout l’inverse de ce que vous voulez faire de moi (voir l’article du Monde daté du 21 octobre page 25) ! Mais Arbus a une façon de se mettre en danger qui va bien au-delà du Gonzo qui garde toujours le contrôle et ne va pas jusqu’au bout de la marge? Freaks for ever ? Mais est-ce qu’il est souhaitable d’aller jusqu’au bout de la marge, d’aller au-delà du point de non retour dans la réalité et la vraie trivialité du monde ? Alors cela me donne envie de me mettre sérieusement à la théorie des ensemble, parce que cela me fait penser évidement à Alice au pays des merveilles.

Il y a aussi une interview de Alan Duff sur France-cul écoutée toujours dans la voiture, entre Auvers-sur-Oise et le tunnel de Taverny. Et pourtant je déteste la littérature ! « Nuit de Casse » se passe dans la banlieue sud d’Auckland. Il demande au journaliste : « comment appelez vous vos ghettos où les voitures brules en France ? » . Le type répond « la banlieue ». Et Duff répète ça en français avec son accent de nouvelle Zélande.

111012a Le Très grand Paris au loin ?

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i111012a GR2013 repérage Istres Miramas

Repérage « GR 2013 », Istres – Miramas

Retour au registre des projets culturels, donc ? Est-ce pour cela que je suis dans la région la moitié du temps, ou bien pour fuir la grisaille parisienne, fuir l’aspect auto-centré du monde de la culture parisienne, ou bien pour chercher mes propres lignes de fuites ? Et puis, est-ce que ce repérage reflète ma présence répétée dans les Bouches du Rhône, entre Fos-sur-Mer et Martigues ? Est-ce que je n’aurais pas du publier ici, plutôt un article sur mes images de Saint-Gervais, ma retraite provençale. Ces images que j’ai réalisée il est vrai pour poster à quelqu’une, ce qui n’est pas trop dans mes habitudes.

Cependant je me sens comme un poisson dans l’eau sur ce « GR » en construction, ce projet culturel est « en soi » génial, même si je partage les déceptions de Hendrik quant au devenir de cet objet et sa logique un peu trop autoroutière. Faut-il jeté la pierre sur le PDIPR ou bien sur la FFRP ? cela manque t-il comme au PS de militantisme de base tout ça, cette sectorisation territoriale qui sépare les zones à risques et celles dédiées au loisir de masse avec assentiments des pompiers pour jouer la carte de la déresponsabilisation et de la non-éducation populaire aux risques alors que les automobilistes jettent leurs mégots par leur portière sans possibilité de poursuites ? Un mode de production à la fois trop rapide et pas assez exigeant mais comment faire autrement. Une capitale ça à toujours a voir avec l’administration. Et l’administration comme la culture contrairement à l’art, la création et les FTP-MOI ça à toujours à voir avec les forces de l’Empire. On échappe pas au performatif ? D’ailleurs, mes résidences répétées à Saint-Gervais, se soldent à chaque fois par une productivité accrue. Et le Gonzo dans tout ça ? Suis-je effectivement de plus en plus dans l’immersion, ou bien seulement dans l’immersion administrative ? Il y a aussi et surtout le projet « Sauf », le véritable prétexte à tous ces voyages !? Cela commence à prendre tournure et nous avons rendez vous demain matin à 7h30 pour levage et transport en convoi exceptionnel du tétrodon … L’immersion, cela rejoins le désir de se fondre dans l’anti-paysage, celui désarticulé de la zone mondiale, qui peut se résumer à l’envie de faire l’amour à une inconnue dans un appartement gris donnant sur un carrefour indifférent de la RN20 quelque part entre Arcueil et Cachan. Mais j’ai encore du mal à voir comment tout cela peut se relier…

Peut-être faut-il que je prenne un peu plus au sérieux la sélection d’images que j’ai fais pour la petite projection de vendredi dernier à la Maison des Jeunes et de la Culture de Martigues (MJC) par exemple. Peut-être aussi que je dois garder le rythme de publication de fin septembre – début octobre parce que cela fait tout de même 10 jours que je n’ai pas publié ici…

Et puis lors de ce repérage « GR 2013 » je suis rentré sur Istres avec Jean-Paul juste avant l’arrivée dans Miramas, ce qui me laisse une bonne frustration. Même si je connais déjà un peu Miramas, la solution est peut-être par là. Miramas nouvel Eldorado, il y a bien l’ancien site de la Cogéma : de l’or et pourquoi pas du Mox planqué au milieu de la couche d’argile de 400 mètres d’épaisseur !! Je repensai à ce que nous en disait Cathy qui n’a pas supporté d’y rester deux semaines et cela me semble tellement à l’inverse de ce que je pense pouvoir y trouver…

111006 ligne de fuite ?

26 km …

Je suis partis de chez moi, avec l’idée d’une petite promenade d’1 heure maximum, pour approfondir ma connaissance du Port à l’Anglais. Je suis allé jusqu’à la Baignade, où j’en ai profité pour passer un coup de fil (infructueux). Ensuite j’ai longé la Seine, puis la Marne, en zappant la boucle de Saint-Maur, j’allais presque aussi vite que les péniches (Tigris puis Hélène), je les doublais aux écluses et elles me rattrapaient un peu plus loin… je voulais allez jusqu’à Meaux mais cela faisait 15 kilomètres de trop. Je ne suis pas parti assez tôt pour cela.

La Marne comme ligne de fuite ? En tout cas l’agglomération qui se délite entre Chelles et Meaux semble un bon terrain d’aventures. Suffisamment inexploré. Pas si loin de Saint-Mammès, Melun et Fontainebleau, mais dans une direction légèrement différente.

Et puis 20 kilomètres à pieds cela me semble de plus en plus un bon minimum pour comprendre comment les choses se collent les unes après les autres en région parisienne. Aussi pour aller là ou ceux de la « culture » n’iront jamais !? Enfin, là ou à priori, il n’iront jamais, des endroits comme le Port de Gournay, à cheval entre Gagny, Chelles et Gournay. Il ne suffit pas de traverser un ou deux seuils, il en faut plusieurs qui s’enchaînent, créent une fluctuation, une sorte de musique. Par exemple, l’aspect de la Marne, successivement sublime à la confluence, sauvage lorsqu’elle coule canalisée entre les viaducs de bétons qui relient l’A86 et l’A4, tristement sans intérêt devant chez Gégène, balnéaire devant le bowling de Nogent, bourgeoisement ennuyeuse tout le long des rives du Perreux sur Marne, et puis après Neuilly-Plaisance soudainement industrielle façon russie française (à cause de la proximité de la ville nouvelle ?), avec une vraie guinguette improbable (« Les Mariniers » en dessous du pont de la R.N. 370), ensuite je longe le canal de Chelles, la ville disparait jusqu’à Vaires malgré la zone d’activité qui borde, derrière les alignements de platanes. Le retour en train jusqu’à la gare de l’Est ne prend que vingt minutes, c’est comme une sorte d’accéléré de ma traversé.

VITRY-SUR-SEINE – rue Jean Jaurès, rue Pasteur prolongée, rue Pasteur, rue Alfred de Musset, rue Édouard Vaillant, rue d’Algesiras, rue Édith Cavell, quai Jules Guesdes, la Baignade, IVRY-SUR-SEINE – quai Henri Pourchassé, pont d’Ivry, ALFORTVILLE – rue de la Marne, quai d’Alfortville, rue Véron, rue Eugène Renault, rue Véron, quai d’Alfortville, MAISONS-ALFORT – quai du Docteur Mass, pont de Charenton, quai Fernand Saguet, écluse de Saint-Maurice, SAINT-MAURICE – grande île de l’Hospice, chemin de halage, passerelle de l’abreuvoir, passerelle de Saint-Maurice, rue du Maréchal Leclerc, passerelle de Charentonneau, chemin de halage, place de l’Écluse, quai Bir-Hakeim, rue Henri Barbusse, av. du Président Kennedy, JOINVILLE-LE-PONT – quai Pierre Brossolette, quai de la Marne, NOGENT-SUR-MARNE – bd de la Marne, chemin de l’île de Beauté, promenade Yvette Horner, place Maurice Chevalier, port de plaisance, pont de Nogent, quai du Port, LE PERREUX-SUR-MARNE – quai d’Artois, pont de Bry, quai de Champagne, passerelle de Bry, quai d’Argonne, NEUILLY-PLAISANCE – promenade André Devambez, place Montgomery, NEUILLY-SUR-MARNE – chemin de halage, GOURNAY-SUR-MARNE – port de Gournay, CHELLES – av. du Maréchal Foch, rue de Gournay, quai de l’Argonne, VAIRES-SUR-MARNE – ruelle aux loups, rue Paul Algis, av. Jean Jaurès, gare de Vaires-Torcy.

111004 Une compulsion pour une autre ?

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i111004a Triage Saint-Georges Crosne Montgeron Forêt de Sénart Champrosay

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i111004a Triage Saint-Georges Crosne Montgeron Forêt de Sénart Champrosay

Ce titre pour répondre à la fin de mon billet précédent « Schizophrénie périphérique ? ». Est-ce que je dois arrêter la bière ou bien prendre Charles Bukowski comme modèle ? Le devenir Gonzo de banlieuedeparis, c’est-à-dire atteindre l’objectivité du phénomène Très grand Parisien par la mise en pratique de la plus grande subjectivité, cela nécessite peut-être de réinvestir mes capacités compulsives sur ce projet… Cela voudrait dire aussi qu’on atteint pas l’introspection par l’affirmation de la simple volonté, mais plutôt par la ruse et l’ironie. Ce n’est pas aussi nihiliste qu’un livre de Charles Bukowski, c’est plutôt quelque chose de constructeur de la relation à l’autre, même si la marche peut être assimilée à la consommation de substances psychotropes. La chimie de la marche est sûrement plus complexe que la fabrication de morphine lorsque le nombre de kilomètres s’allonge, ou bien les décharges d’adrénaline provoquées par des effets de seuils, des franchissements ou la satisfaction de la curiosité. Quant au diagramme de Venn qui classe les différents psychotropes, voir aussi les diagrammes de Lewis Carrol, dont il est question plus bas dans cet article, cela peut-être une bonne piste pour la marche (« refuser la dissymétrie entre l’intérieur et l’extérieur ») !?

C’est dans cet état d’esprit que je suis partie me promener hier après midi, un peu tard, vers 15h30, étant donné le soleil qui se couche de plus en plus tôt = 17 kilomètres.

J’ai pris le 182 jusqu’à Villeneuve Triage, puis la fameuse passerelle pour rejoindre Saint-Georges. Après plusieurs approches récentes infructueuses, j’ai enfin un peu compris ce qu’était le coteau qui part vers Bonneuil-sur-Marne et ne suit pas du tout le tracé de la Seine, il faut monter ou descendre la rue Laboré. Avant de partir, sans avoir complètement définis sa localisation, je souhaitai réaliser un transect perpendiculaire à la vallée de l’Yerres. Mais à l’évidence il fallait aussi poursuivre par la traversé d’un morceau de la forêt de Sénart jusqu’à Champrosay ou Soisy-sur-Seine.

Cela donne donc une sorte de transect plié… mais il y a plusieurs traversée que je peux décrire isoléments comme autant d’étapes clefs de cette promenade. La passerelle est l’une d’elle, mais c’est devenu une routine, un passage pour aller ailleurs, un peu comme le bus 182. Ensuite, le coteau, puis les jardins ouvriers sur le plateau derrière le fort de Villeneuve, la petite forêt qui jouxte et sa clairière ou décollent des petits avions télécommandés qui font des loopings et menacent de me tomber sur la tête… A ce moment là comme il est déjà presque six heures je me demande si j’aurais le temps d’aller jusqu’à Champsrosay ou Soisy, ou plutôt l’envie réel de traverser 6 kilomètres de forêts dans la nuit. Les jardins sont pleins de légumes, ils recouvrent une surface considérable. Au delà, après m’être égaré du coté de la zone d’activité de la Plaine Haute, je me retrouve en situation de belvédère sur la vallée de l’Yerres, sans que celle-ci ne s’offre vraiment au regard. En face de moi à environ 2 kilomètres, au-dessus du clocher de Montgeron, j’aperçois la silhouette familière de ce grand ensemble avec ses couvertures d’ardoises ridicules qui le font ressembler encore plus à une place forte.

Bien qu’il s’agisse d’un repère incontournable, plusieurs kilomètres à la ronde, je ne l’ai jamais situé précisément. C’est ce qui me motive à sortir de son sac mon appareil numérique. je descends et traverse l’Yerres divisée en plusieurs petits bras qui contournent îles et ilots. De l’autre coté des voies ferrés j’ai la sensation que la grand rue de Montgeron remonte en faux plat vers la forêt de Sénart, sans laisser aucune vue sur la vallée, c’est une petite frustration, mais je réalise que mon itinéraire ne définit pas du tout un transect…

À l’entrée de l’avenue de la Grange j’hésite à continuer ou à redescendre sur la gare de Montgeron. Je mesure le trajet en forêt sur la cartes. Il est 18h30, il me faut au moins 2 heures pour rejoindre la gare de Ris-Orangis, l’itinéraire par Soisy et son écluse est trop long, mais je ne peu pas resister à l’idée de traversé la forêt au crépuscule. Le soleil se couche vers 19h30. Et puis la promenade serait comme écourtée, incomplète, elle perdrait toute sa signification.

L’avenue de la Grange, est composée d’une grande pelouse centrale longue de mille mètres, bordée de deux majestueuses allée piétonnes couvertes de tilleuls le long desquelles s’alignent de belles maisons bourgeoises et leurs jardins, le grand ensemble dont il est question ci-dessus est là juste derrière. Populations mixtes de jeunes lycéens, jeux de plages, poussettes et voisins qui discutent. Après la canicule de septembre, première journée grise mais quelques rayons en fin de journée ! Rue du bois galant j’hésite quant même à aller identifier mon repère de plus près, mais finalement je reste sur mon chemin. La route forestière de Pierreuse que j’emprunte par la suite, même à cette heure tardive, reste encore un peu trop fréquentée. Alternance de zones caillouteuses où mes pas sont bruyants et de zones sableuses silencieuses.

Ce matin en lisant le dossier consacré à la banlieue et l’islam par le journal « Le Monde » en date d’aujourd’hui, j’ai envie d’établir une comparaison entre l’avenue de la Grange à Montgeron et une promenade d’il y a plusieurs années, sur l’aqueduc de la Dhuys qui sépare Clichy-sous-Bois et Montfermeil, après le centre commercial des Sept îles, au niveau des cités des Bosquets (Montfermeil) et de la Forestière (Clichy). Je repense aussi à la suite de cette promenade dans la forêt de Bondy. Ce dossier banlieue m’agace. Toujours ce même discours d’intégration tenu par des gens qui défendent eux aussi les frontières de leur propres ghettos… Cela aboutis surtout toujours à plus d’abstraction mathématique de la part de l’État, des aménageurs, des urbanistes, plus de normalisation, de mise au carré. Toujours moins de subjectivités et de finesses dans l’appréhension des choses, des toutes petites choses sensibles qui pourraient tout changer, comme cette avenue de la Grange. Comme le fait de laisser pousser l’herbe sur l’aqueduc de la Dhuys ou de ne pas lutter contre l’islam par l’intégrisme laïc façon Claude Bébéart et Institut Montaigne (la cantine républicaine obligatoire imposée par la CAF aux familles). Cette tradition de mettre les gens dans des cases. À défaut de dresser un inventaire exhaustif des grandes cités emblématiques de banlieue, ce qui serait assez intéressant et poserait la question de l’emblème, les infographies publiées par le monde cherchent à faire « concret » en donnant quelques noms (toujours les mêmes, misère du journalisme) : La Forestière à Clichy, Le Franc Moisin à Saint-Denis (fautes d’orthographes sur le nom de ce quartier dans le journal), les Carreaux à Villiers-le-Bel, la Grande Borne à Grigny, etc. et il n’y a toujours pas le noms de cités sur les cartes.

111002 Des Docks aux Petits cailloux et inversement !?

En suivant la ligne des Docks avec Jean-Luc
des quais de Seine et Docks de Saint-Ouen à la porte de la Chapelle

Est-ce que j’aurais préféré explorer les environs de Saint-Mammès, et poursuivre sur les rives du Loing ? C’est une promenade en attente de complice… La ligne des Docks ressemble à un transect à la Hendrik Sturm, elle traverse l’épaisseur des tissus urbains en mutations programmées entre le site des anciens docks de Saint-Ouen et la porte de la Chapelle. Elle traverse aussi pas mal de mes souvenirs, tout en m’offrant du nouveau ? Elle est indissociable du chemin des Petits cailloux puisque c’est là – à l’emplacement du château d’eau que l’on aperçoit furtivement lorsque l’on passe en train entre l’église de la Plaine et la rue du Landy – au beau milieu du faisceau des voies ferrées du nord, que la ligne des docks rejoint celui-ci.

Je cherche un passage ? Un passage entre une affaire politique, et une autre plus intime ? La ligne des docks cela pose la question du devenir de Tintouen – comme j’ai toujours aimé à dire – son intégration ou non dans l’une ou l’autre des intercommunalités (Clichy and Co. ou Plaine Co). Grandes problématiques urbaine ou cuisines de sous-préfecture ? Et puis au bout de la ligne des Docks, il y a « Paris Nord-Est » qui va de La Villette jusqu’à la porte Pouchet : le projet grand Paris de Paris si il y en a un… La mutation des environs du boulevard périphérique, tout autour… en incluant Plaine Co. et sa petite Californie des EMGP. Ne pas confondre le réseau de chemin de Fer de la Plaine (Hainguerlot), la ligne Éole du RER, le tramway des maréchaux et la ligne des Docks (Hyppolite Fontaine) !?

Il s’agit pour moi finalement après m’être détaché du nord parisien, de traiter cela avec un peu plus de distance sans oublier les Petits cailloux, mes propres petits cailloux, croiser mes propres traces, saturer le territoire au risque de l’épuiser, c’est-à-dire de m’épuiser ? Reflexions, introspections, et retour sur moi-même. Ou bien trouver une ligne de fuite là dedans, approfondir mes explorations avec l’aide de complices, jouer les passes murailles et trouver un passage secret qui ressorte quelque part dans la forêt de Fontainebleau, ou encore redémarrer après la sécheresse, pour aller ailleurs rencontrer une autre égérie qui te ressemble, réveillé de ma torpeur par quelques baisers irréfléchis mais qui ne serait-donc pas complètement perdus ?

Dans la voiture rue de Flandres, notre repérage terminé et malgré notre petite différence d’âge, on parle des femmes… Il faut être près à ne pas savoir où l’on va exactement, voilà au moins une chose certaine.

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i111002a Saint-Ouen Saint-Denis repérage Ligne des Docks

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i111002a Saint-Ouen Saint-Denis repérage Ligne des Docks