i130501a Choisy-le-Roi chemin de hallage
Choisy-le-Roi, chemin de hallage – Vigneux, Saussaie des Gobelins
Ce Mercredi soir, grâce à la bonne influence de S. mais qui est au travail en nocturne, j’essaie d’équilibrer les choses et donc je pars me promener, parce que mon cerveau est saturé par trois heures de travail idiot. Ce genre de travail qui m’empêche d’écrire ici, d’envoyer des newsletters comme au bon vieux temps, etc. Les projets « culturels » et leur administration… Je monte dans un 182 pour Villeneuve Triage, mais je descends au niveau du quai des Gondoles à Choisy, puis je marche sur la rive en direction de Triage. Je m’arrête sur un banc juste après l’avenue Danville pour contempler la majesté ébouriffante du fleuve.
J’ai souvent eu l’impression récemment d’avoir épuiser le Très grand Paris, ne plus rien avoir à y découvrir, ce qui me retenais d’ailleurs chez mois dans de mauvaises dispositions. Il n’y a pas si longtemps je cherchais justement à aller ailleurs parce que je croyais être trop souvent à suivre le bord du fleuve. Comme si je me culpabilisais d’aller promener dans des endroits trop pittoresques, etc. Mais en fait je me rends compte que le fleuve c’est le fleuve, il est partout, omniprésent, fondamental. J’ai besoin de lui, il est comme le chant d’une sirène, quelque chose qui enveloppe, qui fascine qu’on a envie de suivre jusqu’au fond de l’eau malgré le danger. Là, finalement, les motivations de promenades en bords de Seine m’apparaissent relativement inépuisables.
Vendredi soir, même topo, je poursuis la promenade de ce mercredi alors que S. travail en nocturne et que je souhaite lui envoyer une ou deux cartes postales de banlieue par téléphone. Il y a une légère discontinuité entre mercredi et vendredi, puisque je descends du RER D en gare de Vigneux, mais c’est la même promenade qui continue…
Je connais cet endroit depuis belle lurette, mais il y a encore plein de chose à y découvrir. Surtout j’ai aujourd’hui dans l’idée de voir si il existe un passage entre la Saussaie des Gobelins et l’île Brune. J’apprends d’un local qu’il y a eu une passerelle il y a longtemps. Il ne sait pas si on peux passer sous les voies ferré pour contourner la darse qui sépare les deux espaces. Au débouché j’aperçois de l’autre coté une cabane qui me renvois à mes questionnements sur le Rroms, Stalker, etc. Suite à mes quelques brèves rencontre avec Francesco, il y a un paquet d’année, nous ne nous sommes pas vraiment compris. Notamment cette question par mél qui me laissa sans vois suite à ma newsletter concernant l’implosion aux 4000 : « et alors ? » Je crois comprendre aujourd’hui que c’est parce que je n’ai jamais bien su expliquer ce que je pourrais faire à poser mon sac au milieu d’un camps de Rroms ou d’une cité de banlieue. Et pourtant cela s’est produit, c’était bien le contexte du projet à Nanterre par exemple. Face à cette cabane j’envisage de revenir bientôt dans les environs, sans forcément aller jusqu’à cette espace trop privatif de l’île Brune. Par environ, je pense aussi au « Pérou » dont ma parlé Laurent à Marseille. « Pérou » qui si j’ai bien compris à été évacué récemment sur ordre de notre bon ministre de l’intérieur. Pourquoi je n’irais pas trainer là bas !?
Le lien entre tout ça, c’est peut être le fleuve, toi et le chant de la sirène, l’immersion, le rapport aux autres, au monde, tout un tas de choses fondatrices et que j’ai en commun ou pas avec toi, mais qui existent dans l’interstice entre nous et les autres, entre toi et moi, dans notre rencontre, nos palabres qui pourraient nous engloutir joyeusement.
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