111023 Être Gonzo jusqu’au bout ?

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TGV Marseille-Paris, Levage de Tétrodon, et autres substances…

J’ai passé mon retour en TGV à discuter avec un kabyle d’Aubervilliers qui fais comme moi plusieurs trajets Paris Marseille par mois. Il est dans le demi-gros de prêt à porter du coté de la Haie Coq et il vient d’ouvrir une boutique place des capucins à Marseille. Il travaille avec les chinois, qui font livrer la marchandise à Anvers au lieu de Marseille, comme il serait logique… On refais donc le monde ensemble en parlant de logistique portuaire, d’urbanisme et de la route des containers chinois (Chine, Anvers, Paris, Marseille), et de l’évolution de Belsunce et Marseille en général. De quoi actualiser quelques bouquins de Peraldi qui semblent en avoir besoins. Je suis bien contant de tomber sur ce collègue du RER atomique étant donné que je viens d’apprendre que je prépare une nouvelle promenade sur Paris-Nord-Est, ce qui me motive grandement !

En plus de ça, je suis allé manger pour quatre euros et en dix minutes aux « Aurès » – après la réunion TDR et avant mon train – une cantine de Belsunce impeccable… Cela m’a donné envie de prendre un billet low cost pour quelque part dans le maghreb afin de continuer mon travail d’immersion, commencer par exemple un chantier « banlieuedetanger ». De retour de l’aéroport de Beauvais Tillé cette après midi, j’entends parler des manifs qu’il y a là bas sur RFI. Quant aux containers en général, il y a l’épisode levage du Tétrodon, animal que l’on aperçoit ici, et qui possède une structure de container malgré ses grosses joues. Je ne savais quelle place lui trouver sur ce blog, comment parler d’un projet « cultureux » ici finalement, malgré tout. Ils sont si peut intéressant en eux-mêmes les « projet culturels » ! Lui aussi, le Tétrodon, il catalyse une histoire d’immersion, celle de l’équipe en train de se constituer dans les territoires de Fos-sur-mer / PDB / Martigues et environs, voir se perdre dans les marais, les zones chimiques, ou les sables mouvants des demandes de subventions. Alors que j’avais déjà envie d’écrire sur mon retour Marseille-Paris, en définitive ces différents épisodes me renvoient au questionnement qui suit, peut-être à défaut d’en dire plus sur l’homme du TGV…

Être Gonzo jusqu’au bout ou ne pas être ? Déjà, je précise que je dois ma sensibilisation à la Gonzo attitude à Nicolas Mémain alias Gonzo… Donc, s’il vous plait ne pas me confondre, enfin surtout ne pas m’appeler comme ça parce que sinon Nicolas va m’en vouloir, déjà que je suis souvent insupportable avec lui ! Même si l’une des grande question que je voudrais me poser ici, et éventuellement lui poser… c’est de savoir si on peut être Gonzo et père de famille (il semble y arriver tout de même), ou encore Gonzo et à peu près normal, ou encore Gonzo sans faire usage de stupéfiants (ce qui est très relatif à la question de savoir si on inclus ou pas l’adrénaline, le chocolat ou d’autres hormones auto-produites par exemple) ??

Comme l’explique la page wikipédia en lien ci-dessus, le Gonzo est en rapport avec une pratique de l’immersion, en cela les artistes marcheurs sont en bonne position pour devenir des urbanistes Gonzo et peut être des espions ou cybers-dissidents efficaces. Mon rapport à l’image est également en rapport puisque d’après TDR (voir opération Tétrodon), il semblerait que j’aime regarder sous les jupes des filles. Je précise que en effet, et même de très très près…

Voici donc un extrait de l’article pornographie gonzo sur wikipédia francophone.

    Appliquée à la pornographie, cette technique immerge le spectateur dans la situation filmée. La caméra subjective, qui consiste à voir l’action au travers des yeux de l’acteur, (ou POV ((en) point of view) est donc logiquement l’une des recettes préférées de ce type de cinéma. Apparenté au porno « amateur » par cette volonté d’immersion (nombreux gros plans, mouvements de caméra « au poing »), ce type de films a vu émerger une forte demande aux États-Unis à partir du milieu des années 1990, ce qui amènera rapidement la fortune et la professionnalisation du genre. En fait, en raison du grossissement obtenu par cette méthode ainsi que du poids d’une caméra professionnelle, le film n’est pas exempt de sauts et d’imperfections diverses qui limitent l’emploi de ce type de prises de vue et qui sont autant de marques de fabrique supposées être des gages d’authenticité ou de naturel pour le spectateur.

Mais cette notion « pornographie Gonzo » est plus récente que la définition initiale du journalisme Gonzo.

    une méthode d’investigation journalistique axée sur l’ultra-subjectivité, inventée par Bill Cardoso et popularisée par Hunter S. Thompson qui, pour écrire Hell’s Angels: The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs (en) par exemple, s’était intégré dans un groupe de Hell’s Angels, était devenu motard et avait adopté leurs conditions de vie pendant plusieurs mois.
    Le parti pris par le journaliste gonzo est d’informer le plus possible son lecteur sur la nature et l’intensité des facteurs « déformant » son point de vue. Ainsi il peut, en faisant appel à son sens critique, recomposer ensuite une image vraisemblable de la réalité. Décrire les ondulations d’un miroir aide à retrouver la forme réelle du reflet anamorphosé qu’il projette. Il s’agit, pour l’auteur, d’assumer jusqu’au bout la subjectivité de son propos.
    Le journalisme gonzo fait la part belle à l’anecdote et au récit de beuveries et prises de drogues (on se rapproche plus alors du sens originel du mot « gonzo [1]» que de l’ultra-subjectivité).

Est-ce que la question que je me pose ici à moi-même et à ceux que cela peut intéresser revient à celle de savoir si j’ai envie de devenir un Hell’s Angel’s ? Quelles motivations faut-il pour cela, et pour quoi faire. Peut-être me faut-il terminer « Gonzo Highway » de Hunter S. Thompson que je n’ai toujours pas rendu à Nicolas… et me documenter un peu plus sur Bill Cardoso (écrire un article wikipédia sur lui par exemple), essayer de comprendre leurs motivations à tous les deux (l’argent + la drogue + le sex + la colère ?).

Ou bien le Gonzo façon Thomson ou Mémain est-il trop dans le style pour moi ? Le Gonzo n’est-il pas aussi trop une question d’enquêteur, alors que je suis plus dans l’introspection, dans le doute ? Trop dans le doute pour affirmer une posture stylistique, (ou être un artiste performant ou un faiseur comme dit Baptiste), plus intéressé par une posture de brouilleur de pistes qui hésite entre le contre-terrorisme électronique et l’auto-analyse géographique ?

Comme disait Diane Arbus (une pionnière du Gonzo ?) est-ce que je cherche à faire »… un acte un peu polisson. Une sorte de permis pour aller où je veux », c’est-à-dire tout l’inverse de ce que vous voulez faire de moi (voir l’article du Monde daté du 21 octobre page 25) ! Mais Arbus a une façon de se mettre en danger qui va bien au-delà du Gonzo qui garde toujours le contrôle et ne va pas jusqu’au bout de la marge? Freaks for ever ? Mais est-ce qu’il est souhaitable d’aller jusqu’au bout de la marge, d’aller au-delà du point de non retour dans la réalité et la vraie trivialité du monde ? Alors cela me donne envie de me mettre sérieusement à la théorie des ensemble, parce que cela me fait penser évidement à Alice au pays des merveilles.

Il y a aussi une interview de Alan Duff sur France-cul écoutée toujours dans la voiture, entre Auvers-sur-Oise et le tunnel de Taverny. Et pourtant je déteste la littérature ! « Nuit de Casse » se passe dans la banlieue sud d’Auckland. Il demande au journaliste : « comment appelez vous vos ghettos où les voitures brules en France ? » . Le type répond « la banlieue ». Et Duff répète ça en français avec son accent de nouvelle Zélande.

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