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Envoyé :mardi 20 juillet 2004 23:26
Objet :Banlieue de Paris S19/ 2004

S19/ 2004
banlieuedeparis/ semaine 19 : lundi 3 mai - dimanche 9 mai

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Mercredi 5 mai 2004 - Palaiseau, Orsay, Les Ulis

cf. : LECONTE « Banlieue, région Parisienne » / IGN 2315 OT (B, 3-5) / MICHELIN 101

PALAISEAU - avenue de la Vauve, la Vauve, chemin du rocher de la Vauve, rue Charles Gounod, parc Eugène Chanlon, chemin de Corbeville à la Vauve, rocher de la Vauve, rue Alfred de Musset, ORSAY - rue Corneille, rue Lamartine, rue Pascal, PALAISEAU - lac de Lozère, GOMETZ-LE-CHÂTEL - D35, les Delâches.

Je reviens à Palaiseau sans avoir prévenu Phil et d'ailleurs sans l'intention de lui rendre visite. Je voudrais enfin récupérer ma carte d'Identité oubliée à la poste de Lozère il y a près d'un mois. Il y a 15 jours je voulais déjà le faire mais après mon déjeuner avec lui ma promenade avait complètement effacé le bureau de poste.

Chemin du rocher de la Vauve je m'arrête à cause de la vue imprenable sur la vallée, un premier plan idyllique et le profil des Ulis tout au fond. Un tout petit peu plus haut, nous avions tourné une séquence de "Espéranto". C'était peut-être en 94 ? chemin du rocher de la Vauve, la route goudronnée plonge sur la Troche. Le coin est un véritable résumé de campagne, il y a une mare assez vaste qui sans doute récupère les eaux de la rigole qui ceinture le plateau. Je remonte en voiture les deux ou trois cents premiers mètres jusqu'au carrefour avec l'entrée du domaine de la Vauve, en face, un gros mirador en bois signale une entrée condamnée de l'école Polytechnique.

Je pars à pied dans le bois de la Vauve. Je ne sais pas ce que je vais trouver mais l'indication "les rochers de la Vauve" m'intrigue. Quelques minutes plus tard ma progression se trouve stoppée soudain par cette double barrière naturelle, la barrière constituée par les quelques mètres de dénivelé entre le dessus des rochers et la clairière en contre-bas, mais en premier lieu la barrière psychologique constituée par cette faille continue creuse de 2 ou 3 mètres et large de seulement quelques dizaines de centimètres. Les rochers sont découpés avec une netteté extraordinaire. On pourrait presque croire qu'il s'agit d'une intervention humaine. Cette configuration géologique résonne parfaitement avec l'état d'enfermement dans lequel je me trouve à cet instant. Devant l'obstacle j'hésite à faire demi-tour. Je ne sais pas si je veux réellement descendre dans la petite clairière en contre-bas. Elle semble inaccessible et même dangereuse. Au delà de mes forces malgré mon désir d'avancer, de bouger de là où je suis.

Il se met à pleuvoir. J'essaie malgré tout de prendre des notes dans mon calepin. Cette petite réflexion me dissuade de rebrousser chemin. Je pense à quelqu'un dont je tairai le nom. Considérations personnelles qui n'ont pas leur place ici. Cependant la résonance entre l'intérieur et l'extérieur est à son comble. Exaspération. Finalement, je descends dans la clairière et découvre une sorte d'hôtel satanique taillé dans le rocher. Enfin ce n'est peut-être qu'un simple jeu de potache mais cela n'est pas très rassurant. Surtout à quelques mètres du centre d'essais nucléaires. Cela fait vraiment décor pour messe noir.

Plus tard, au bord du lac de Lozère, je passe des coups de fils, il y a des maisons pas ordinaires dont j'aurais dû prendre des images. J'hésite à retourner à leur recherche dans ce dédale de rues pavillonnaires en impasses. J'ai remarqué deux maisons en particulier. Mais, contrairement à l'idée reçue, confortée par l'alignement de beaucoup sur la désapprobation convenue et institutionnalisée de cette mauvaise modalité d'habiter (désapprobation bien pensante qui fait le jeux finalement des gros pavillonneurs) ce doit être l'essence même des maisons de banlieue que d'être d'un quelconque remarquable. Cela résonne également avec mon désir casanier.

De l'autre côté de la rivière, inaccessible, il y avait une petite façade coincée entre deux autres que l'on remarque à cause des trois grandes fenêtres de mansarde identiques et qui plombent avec les ouvertures du rez-de-chaussée : la porte de plein pied sur rue de la maison et les deux baies qui l'entourent symétriquement. Chaque fenêtre de mansarde étant encadrée d'une grande table de pierre monolithe arrondie par le dessus en décalage du fond d'ardoises. Ce dispositif et l'effet de répétition de ces tables donnent à cette maison un caractère quasi sacré.

La deuxième maison, également de dimensions très modestes, tout au bout d'une impasse et entourée d'un jardin clôturé mais portail ouvert, ressemblait à la jupe du cheval de joute monté d'un cavalier en armure représenté sur la plaque de céramique à l'entrée de ce petit domaine. Cette ressemblance, je crois, était dûe à la rive épaissie des deux petites toitures décalées en forme d'équerres d'écolier recouvrant les deux petites masses de la maison. L'ensemble construit selon des proportions trapues mais raffinées est coiffé d'une belle cheminée que l'on perçoit instantanément comme un attribut essentiel de l'affaire.

Je dessine deux petits croquis de mémoire dans mon calepin.

Le lac de Lozère, dont le nom évoque les bois de Boulogne ou de Vincennes, est presque "naturel". Je veux dire qu'il y a un plaisir de la nature que l'on ne trouve pas dans les espaces verts en général. L'Yvette est très belle, petit chemin plein d'herbes folles entre la rivière et le plan d'eau. La vallée de l'Yvette offre une image positive rare de la banlieue de Paris ce n'est pas la première fois que je me fais cette remarque.

Je ne suis toujours pas aux Ulis. je mets le cap dessus, je traverse sans m'arrêter cette espèce de ville nouvelle au plan technocratiquement abstracto-nullisime hexagonal (Pompidou-Ubu) cela ressemble un peu à Sarcelles ou Bobigny en plus banal. Pas d'image, mais par contre je prends des images de la skyline céréalière du côté des Delâches, lieu-dit situé à priori sur le territoire communal de Gometz-le-Châtel, je me gare avec difficulté 300 mètres après le rond-point de la route de Saint-Clair. Il y a à peine la place entre le bord de la route et les peupliers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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