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Envoyé :lundi 18 juillet 2005 22:36
Objet :Banlieue de Paris S40/ 2004

S40/ 2004
banlieuedeparis / semaine 40 : lundi 27 septembre - dimanche 3 octobre


Vendredi 1er octobre 2004 -
Ivry, place Parmentier - cité Gagarine et rue Saint-Just

Cf. CARTES > MICHELIN 23 (BF 53-54), IGN 2314 OT (C-D,7-8) , MICHELIN 101 (26).

IVRY-SUR-SEINE - place Parmentier, rue Fouilloux, rue Truillot, cité A. Pioline, rue Saint-Just, rue Descartes.

i041001a (Cliquer ici pour consulter l'intégralité de la promenade.)

Ce petit bijou d'architecture ferroviaire, témoin de l'époque héroïque de la construction métallique à Ivry-sur-Seine, va sûrement disparaître très prochainement. On va peut-être rénover cette passerelle en la reconstruisant complètement, mais ce ne sera pas de toute façon avec des croisillons rivetés. On pourrait sans doute la passer à l'antirouille et la mettre en sécurité à peu de frais mais on ne fait pas comme ça. C'est complètement impensable de s'intéresser au corps d'une vieille chose de cette façon alors que la forme même de cet ouvrage est sans doute éternelle. Enfin, je n'y croie pas une minute, je ne supporte définitivement pas les idées d'Eugène Viollet-le-Duc quant à la restauration des monuments. Le passé ouvrier qui transpire de sa masse de ferraille disparaîtra consécutivement à sa rénovation éventuelle. À quoi bon laisser transpirer les murs, mieux vaut tout abattre et reconstruire du neuf sur de solides fondations ?

L'écart entre le moment de la promenade et l'envoi de ces messages se creuse toujours plus. J'ai malgré cela l'objectif jamais tenu de le réduire progressivement. Il correspond peut-être à une nécessaire mise à distance, à un cycle d'oubli-remémoration. Sur le coup je ne suis pas du tout certain que cette première promenade de banlieued'ivry pourra fournir simultanément matière à un message S40/ 2004 de banlieuedeparis. Je commence tout juste ce nouveau projet.

Je ne pars pas vraiment en promenade, je vais voir à quoi ressemble un endroit dont j'entends parler. Mais cela commence tout de même place Parmentier à cause de cet immeuble muré qui est aujourd'hui détruit. On trouve à sa place un chantier de construction de logements qui seront enfin aux normes. Après coup, cela me semble une bonne approche pour découvrir cette zone dont l'aménagement fait débat (conflit) entre la rue Saint-Just et les grands blocs de la cité Gagarine. J'aimerais beaucoup voir un plan du début du siècle de ce secteur entre l'Hôtel de Ville et la place Parmentier. Je devine que cette dernière devait être un centre de vie important dans la ville industrielle d'alors. Les espaces encore vides qui la séparent de l'Hôtel de Ville devaient probablement accueillir des entreprises, par exemple les usines d'armes qui fabriquaient des boulets de canons tels que celui tenu par Marianne dans sa main gauche, ou bien des armes plus modernes telles que celles que les communistes d'Ivry envoyaient clandestinement aux partisans espagnols (?).

Les locataires de la cité Gagarine se sont donc mobilisés par solidarité contre l'Office Public d'H.L.M. de la ville qui voulait démolir les quelques petites maisonnettes qui morcellent le terrain et donc en déloger leurs habitants (maghrébins) qui bénéficient pour la location de celles-ci d'un loyer 1948 à 300 mètres du R.E.R. Cette mobilisation a débouché sur la constitution d'une liste communautaire pour l'élection municipale qui a fait un très bon score lors du dernier scrutin ! Tout ça serait à vérifier. Je n'ai pas le temps pour approfondir maintenant le dossier.

Ce terrain est peut être un lieu résiduel, intersticiel ou bien un espace public mais qui n'est pas complètement investi, cette ambiguïté en fait tout l'intérêt. Être arrivé là aujourd'hui est sans doute la conséquence logique de mon inscription soudaine au sein d'une certaine vie publique.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 3 octobre 2004 -
Vitry, les Ardoines, Ivry, Paris 13, Masséna

Cf. CARTES > MICHELIN 23 (BE 53-56), IGN 2314 OT (C-D,8) , MICHELIN 101 (26).

RER C - gares Bibliothèque François Mitterrand, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, les Ardoines, VITRY-SUR-SEINE, gare des Ardoines, passerelle, dépôt S.N.C.F., pont des Fusillés, réserve de voie, gare frigorifique S.T.E.F., cité des Peupliers, pont de l'avenue Jean Jaurès, le Port à l'Anglais, rue Pasteur Prolongée, Gare au Théâtre, gare de Vitry-sur-Seine, rue Pierre Sémard, rue d'Ivry, avenue Pierre Brossolette, rue Albert Einstein, IVRY-SUR-SEINE - rue Ernest Renan, emprise S.N.C.F., arrières de l'hôpital Charles Foix, du stade S.C.P.O., de la cité Gagarine, de la cité Pioline, rue Denis Papin, rue de la Révolution, rue Saint-Just, gare d'Ivry-sur-Seine, rue Maurice Grandcoing, Pont Gosnat, arrière du parc des Cormailles, passerelle de la rue Ledru-Rollin, pont de la rue Victor Hugo, zone de triage, arrière de l'usine Syctom, PARIS 13 - boulevard périphérique, centre de production de béton de Tolbiac, boulevard Masséna.

i041003a (Cliquer ici pour consulter l'intégralité de la promenade.)

Le projet banlieued'ivry modifie effectivement mon regard. Il focalise mon attention sur cette commune, sur ce qui l'environne, sur ses frontières. Une des caractéristiques principales d'Ivry est d'être coupée en deux par le chemin de Fer. À l'Est de celui-ci, jusqu'aux bords de Seine il s'agit presque d'une autre ville, Ivry-port. Je décide donc de longer à pied et d'un bout à l'autre cet axe principal du territoire municipal que l'on parcourt d'habitude trop rapidement en train. Mais je descends en fait aux Ardoines. Cet arrêt du R.E.R. dessert la zone industrielle de Vitry où travaillent nombre d'Ivryens, c'est aussi l'un des cinq ou six endroits où a germé le projet banlieuedeparis autour de 1994.

Depuis les Ardoines (Vitry), je marche jusqu'à Masséna (Paris 13). Il faut suivre cet itinéraire d'un bout à l'autre à faible vitesse et aussi regarder l'enchaînement de chacune des 555 images de la promenade pour se rendre compte à quel point l'emprise de la Société Nationale des Chemins de Fer organise la ville tout autour. Peut-être faudrait-il laisser pousser un peu plus la végétation sauvage et créer des petits sentiers praticables de-ci de-là, rajouter quelques passerelles. Mais la S.N.C.F. n'est pas là pour s'intéresser à la vie des gens dans la ville mais seulement pour les transporter selon des critères scientifiques et sérieux. Les urbanistes procèdent de la même façon. Contrairement aux discours officiels ne cherche-t-on pas plutôt à laisser les quartiers (difficiles) mariner dans leur jus sans trop les relier entre eux ?

Plusieurs points singuliers de cette séquence me semblent comme des ancres lancées auxquelles revenir m'accrocher pour débuter de nouvelles explorations. Ainsi de la passerelle de la gare des Ardoines. La vue d'ensemble dans le lointain sur le centre bétonné de Vitry me donne envie de le rejoindre malgré tout. Mais je devine aussi que ce qu'on aperçoit en raccourci depuis ce point est bien plus vaste et nécessitera très probablement plusieurs visites.

Je voudrais aussi revenir au pont des Fusillés là où il y a cette petite réserve de voie abandonnée avec ses tas de boulons rouillés, juste après le pont je voudrais aller voir de plus près la salle des ventes qui sonorisait les environs et aussi le foyer qui jouxte dont j'ai un très vague souvenir d'il y a 10 ans. Sans confronter et analyser en détail la carte et les images je confondrais cet ouvrage avec le suivant qui mène au pont du Port-à-l'Anglais sur la Seine. Je me suis promis il y a belle lurette de traverser la cité des Peupliers à droite de l'avenue Jean Jaurès en venant du centre de Vitry. Cela reste à faire. Et puis je voudrais emprunter la rue Charles Heller derrière la gare frigorifique S.T.E.F., retourner au Port à l'Anglais que j'ai traversé trop rapidement, pressé que j'étais d'arriver sur les bords de Seine, retourner sur les terrains vagues situés entre les rails, la rue Ernest Renan et la rue Denis Papin face à la cité Gagarine, les explorer de façon un peu systématique, emprunter la rue Molière et chercher des accès aux petits entrepôts et locaux de services de voie qui bordent les rails face à la cité Maurice Thorez et au parc des Cormailles juste avant la passerelle de la rue Ledru-Rollin, retourner voir mon copain l'Indien de l'atelier Masséna avec son oeillet rouge entre les dents encerclé par les pelleteuses des géants . La passerelle qui reliait son atelier à l'ancienne gare n'est déjà plus là.

Finalement, le projet banlieued'ivry me donne prétexte pour approfondir un secteur que je connais déjà relativement bien. C'est nouveau. C'est une façon de resserrer les mailles du filet. Je fais des promenades que je n'aurai sans doute pas faites mais qui restent fortuites même avec l'existence de ce point focal (le centre d'Ivry-sur-Seine). Je ressens la nécessité de trouver d'autres points de la sorte, d'entamer d'autres projets similaires jusqu'à les faire se rejoindre.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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