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Envoyé :Mardi 30 novembre 2004 15:51
Objet :Banlieue de Paris S26/ 2004

S26/ 2004
banlieuedeparis/ semaine 26 : lundi 21 - dimanche 27 juin


Mardi 22 juin 2004 - Bagnolet, Montreuil

Cf CARTE > MICHELIN 101 (16), MICHELIN 19 (AR 52-53), IGN 2314 OT.

BAGNOLET - rue Victor Hugo, "le Figuier", rue Robespierre, rue Étienne Marcel, MONTREUIL - place de la Fraternité, rue A. Chéreau, rue de Paris, rue Marcel Dufriche, rue Gutenberg, rue des Sorins, rue de la Fraternité, sentier des Ravins, BAGNOLET - rue Blanche, rue de l'Épine, cité de la Noue, rue Charles Delescluze, parc des Guillands (anciennement buttes à Morel), cité de la Noue, rue Jean Lolive, MONTREUIL - avenue Pasteur, place du Général de Gaulle, rue Hoche, rue Denis Couturier, rue Anne Frank, rue des Roulettes, rue des Messiers, sentier des Messiers, rue de la Fraternité.

pour consulter l'intégralité des images cliquer ici

Déjeuné rue Victor Hugo dans une cantine appelée "le Figuier".

À l'angle de la rue Gutenberg avec la rue Sorin, je photographie de dos cet homme assis à la terrasse du Rallye. Je réalise une certaine vidéo-surveillance ? Elle est orientée de travers ? Faussée, inutilisable ? Devant cette usine de la rue Sorin j'ai un mouvement d'hésitation à prendre une image du panneau de chantier, faire de l'information comme on dit dans le jargon. La porte de l'usine s'entrouvre soudain pour en laisser sortir un type avec une bobine de fil électrique. Il traverse la rue et va se brancher à l'intérieur du café. Il me dit qu'il ne faut pas prendre de photos dans l'usine mais il ne me demande rient d'autre. Je ne demande rien non plus à personne.

En haut du sentier des Ravins je prends des images du panorama, plusieurs images, des cadrages à contre-jour. Les plans du paysage se détachent. D'ici on embrasse tout Paris en un coup d'œil, on comprend que la capitale de l'Empire n'est pas si vaste. Mais il faut avoir de bons repères pour s'y retrouver : le château de Vincennes, le rocher du zoo, le bois, les cheminées de Vitry, les tours de la porte de Bagnolet, certains immeubles comme celui surmonté d'une structure en béton triangulaire qui borde le boulevard périphérique...

Parc des Guillands je discute trois minutes avec un vieux qui habite la Noue mais côté Montreuil. Il est favorable à l'aménagement. Avant, cela s'appelait les buttes à Morel. Visiblement cela posait un problème de garder ce nom là.

 

 

Mercredi 23 juin 2004 - La Courneuve, les 4000 nord, tour Entrepose

Cf. CARTE > MICHELIN 101 (16), MICHELIN 19 (AR 52-53), IGN 2314 OT.

LA COURNEUVE - rue Paul Langevin, place du Général Leclerc - les Six Routes, rue Georges Magnier, rue de Saint-Denis, rue Titov, tour Entrepose, avenue du Général Leclerc, place Maurice de Fontenay, avenue de Prešov.

pour consulter l'intégralité des images cliquer ici

Nous sommes là depuis 11 heures, au plus près de la zone évacuée, pour assister à l'implosion des barres H.L.M. Ravel et Prešov, sur ce terrain vague entre le rond-point des Six Routes et la rue Paul Langevin. J'ai l'impression qu'il n'y a pas cette petite musique du film "Notes pour Debussy" que j'ai vu dans un festival il y a pas mal d'années. La zone évacuée englobe la cité des Cosmonautes sur Saint-Denis. J'ai essayé de m'infiltrer sans succès tout à l'heure derrière une ménagère furieuse de ne pas pouvoir rentrer chez elle. Le spectacle ne mobilise pas les foules. Si on retire les employés communaux, la croix rouge, les journalistes et le service d'ordre il ne reste pas grand monde.

Bien sûr la petite musique c'était dans un film et là nous sommes réunis au milieu d'un terrain vague. Avant la mise à feu je profite de la présence d'amis journalistes pour accéder au sommet de la tour Entrepose d'où on a une vue parfaite sur les opérations et sur Paname. La tour de Gustave et les grosses miches du Sacré-Cœur semblent toutes proches. De là haut on a pas vraiment une vue d'oiseau parce qu'on reste lourdement attaché au sol de la terrasse, mais presque une vue d'avion. Paris vu d'avion semble facilement contrôlable. La vidéo-surveillance est toujours une vue d'avion ? Est-ce qu'il faut regarder Paname droit dans les yeux ? Quelques secondes après la mise à feu, le nuage de poussière se déplace vers nous puis nous traverse. Après dissipation, on découvre la végétation du fort de l'Est qui constitue un nouveau contrepoint au parc de La Courneuve. Le paysage s'ouvre.

Nous redescendons et pour manger un peu, je profite d'un cocktail offert par le nouveau propriétaire de la tour, un mystérieux spéculateur israélien. Trois cents personnes regroupant un bon panel des plus gros requins des secteurs de l'immobilier et du "Bâtiment Travaux Publics" parisiens se pressent dans la salle de réception en rez-de-chaussée : les héritiers de ceux qui ont parqués les gens ici comme des lapins : affairistes, architectes, financiers, ingénieurs des ponts, hauts fonctionnaires etc. et Ils sont visiblement près à tout et pourquoi pas à recommencer de façon plus discrète. Trente minutes plus tard, je me retrouve dans un début ou bien une fin d'émeute avenue du Général Leclerc, je ne sais pas exactement. Bien sûr, en grands professionnels du terrain, les journalistes encore présents au cocktail, ne sont plus là.... Les images de l'implosion de Ravel et Prešov sont passées en direct à la télévision pendant le journal du midi. Et ici les commentaires qui les accompagnaient n'ont pas été du goût de tout le monde. Je n'arrive pas à me rendre compte si c'est sérieux ou juste un baroud d'honneur, j'entends des gens qui expliquent comment la tension est montée à cause de quelques uns qui ont commencé à allumer les CRS. Est-ce une politesse en mémoire des deux bâtiments démolis, ou bien l'envie de dire merde à la télévision, de se faire un trip castagne avec les forces de l'ordre ? Certains policiers et les nombreux travailleurs sociaux et autres adultes présents sont eux très professionnels pour désamorcer. J'observe une femme assez âgée et propre sur elle, plutôt une notable locale, qui s'interpose calmement et discute entre un CRS pris à parti et un type costaud décidé à en découdre.

J'aurais pu aussi prendre des images depuis Ravel et Prešov avant leur implosions. Je ne sais pas pourquoi je fais le récit de cet événement, d'habitude je me promène, là ce n'est pas vraiment une promenade, pourquoi je n'ai pas plutôt utilisé des vignettes de ma promenade de Bagnolet ?


 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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