banlieuedeparis

De : "banlieuedeparis" <banlieuedeparis@free.fr>
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Envoyé : Jeudi 12 avril 2006 11:45
Objet : Banlieue de Paris S12/ 2007

 

S12 /2007
banlieuedeparis / semaine 12 : lundi 19 mars - dimanche 25 mars


Jeudi 22 mars 2007 -
Villejuif, redoute des Hautes Bruyères, Arceuil, Le Krémlin, R. N. 7

Cf. CARTES > MICHELIN 23, IGN TOP 25 "PARIS" 2314 OT.

VILLEJUIF - Métro "Villejuif - Louis Aragon", avenue Jean Jaurès, rue du Docteur Laurens, rue Youri Gagarine, rue Auguste Delaune, avenue de la République (R. D. 55), Parc Départemental des Hautes-Bruyères, rue Édouard Vaillant, chemin de la Redoute, redoute des Hautes Bruyères, voie des Sables, rue de Verdun, avenue Paul Vaillant Couturier (R. D. 61), réservoirs de Villejuif, square Les Jardins du Belvédère, avenue du Président Allendé (R. D. 61), ARCUEIL - passage Dehan, rue Jacques Grégoire, rue Camille Desmoulins, avenue Paul Vaillant Couturier (R. D. 61), A. 6, avenue Gabriel Péri, café "Les Quatre Chemins", rue de la Villageoise, rue de l'Étoile, LE KRÉMLIN-BICÊTRE - rue Léo Lagrange, rue du Professeur Einstein, rue du Professeur Bergonié, VILLEJUIF - rue de Gentilly, rue Marcel Grosménil, rue Ambroise Croizat, avenue de Paris (R. N. 7), restaurant "Oriental Feeling", métro "Villejuif – Léo Lagrange".

s122007.doc (cliquer ici pour télécharger le texte ci-dessous au format doc)
22 mars 2007 (cliquer ici pour consulter l'intégralité de la promenade)

Après un déjeuner bien arrosé avec Louise on décide de partir à l'improviste arroser l'arrivée du printemps. Tous les deux envie d'aller voir cette fameuse redoute des Hautes Bruyères. Ça tombe bien parce que je n'en peux plus de ne pas me promener. Les environs de la redoute offrent l'un des meilleurs points de vues sur la vallée de la Bièvre que je connaisse et c'est aussi un morceau du territoire d'étude de Louise qui se recoupe d'ailleurs avec celui de mon projet de la Porte d'Ivry.

Arrivée à « Villejuif - Louis Aragon », nous montons directement sur le toit terrasse du parking posé par dessus la station et la gare routière qui va avec. De là on repère facilement les Hautes Bruyères grâce à l'antenne qui surplombe la redoute et grâce aux bâtiments macabres de l'Institut Gustave Roussy. Je ne sais plus en quelle année j'ai fais des images de ce parking ni à quant remonte ma dernière visite de la redoute. En tous cas je n'ai jamais pris la petite rue qui file tout droit dans cette direction juste en bas.

J'ai plusieurs souvenirs pas forcément tous très positifs de l'avenue de la République. Aussi j'espère que grâce à cette petite rue nous allons éviter de revenir dessus mais sans succès. Avenue de la République les grands murs en meulières de l'Hôpital plombent l'ambiance tout le long. Enfin c'est mon avis. Louise est plutôt contente que l'on passe par là. D'après elle, ce qui plombe l'ambiance, ce sont plutôt les énormes bâtiments glauques de l'Institut Gustave Roussy ainsi que les bâtiments de l'hôtel juste en-dessous, même si ces murs en meulières symbolisent effectivement des décennies de spoliations des sols de la banlieue réduite au rôle de dépendance de la Capitale. Le restaurant devant l'entrée de l'hôpital, indien dans ma mémoire, est en fait plutôt Marocain. Je m'extasie devant un très beau petit garage en bois au fond de la placette en demi-cercle qui le borde mais ce dernier laisse Louise indifférente.

Toujours sur cette avenue de la République, lorsque nous arrivons à la hauteur du parc des Hautes Bruyères et de ce poste avancé de la première ceinture des forts détachés de Paris que constitue la redoute du même nom, Louise préfère continuer. Cela me contrarie un peu. On s'arrête au rond-point juste avant le passage en direction de l'Haÿ-les-Roses sous l'autoroute et je regrette maintenant de ne pas être aller voir de l'autre côté, tout seul, ne serait-ce que 2 minutes. Je suis très probablement déjà passé à cet endroit à l'époque où j'arpentais plus particulièrement le sud parisien. Après arrêt sur ce rond-point, nous découvrons donc le parc départemental. Tout y est bien tracé, au cordeau. On se demande à quoi peut servir ce décorum du loisir soviétiquo-parisien juste au bord d'un autoroute (à part dépenser de l'argent, et faire mousser des élus en publiant des images aseptisées dans le journal du Val de Marne ?). La dernière fois que je suis venu ici, il n'y avait pas de parc ? Je n'arrive plus à me souvenir exactement si il y avait quelque chose d'aménagé ou non, mais je me souviens très bien qu'il n'y avait pas toutes ces grilles dans tous les sens. Cela circulait beaucoup mieux. Les Hautes Bruyères ressemblaient plutôt à un grand terrain vague où l'on pouvait rêver de tout un tas de choses, il y avait du potentiel. Je dois avoir des images de cette époque quelque part.

Un peu plus loin un panneau indique la future extension du pôle de recherche en cancérologie. Voilà du bon management urbain de la part des collectivités. Sur la gauche, il reste un espace par encore aménagé juste en contrebas de la Redoute. D'autres promeneurs qui se trouvent juste de l'autre coté des grilles du chantier nous expliquent comment accéder. Un peu plus haut, contre les murs de la redoute, subsistent quelques anciens jardins ouvriers entourés par un nouveau périmètre de grilles provisoires. Je dis à Louise que sans doute les paysagistes de l'Empire ne tarderont pas à éradiquer ces vieilles cabanes dangereuses. Ma hargne la fait rire (cette fois-ci). Nous montons pour questionner les quelques « zoniers » que l'on aperçoit. Ils viennent nous accueillir à l'entrée de leur enclos.

Trois hommes, mais visiblement seulement deux jardiniers. Le plus jeune semble rendre visite aux deux autres. Le plus vieux des deux jardiniers nous explique qu'il est arrivé là en 1968 pour fuir la bêtise de la ville. Il vient d'être reconnu propriétaire de fait des 6000 mètres carrés restants de jardins mais après tout de même 4 procès en justice. Il nous accompagne jusqu'à l'extrémité de son terrain en balcon sur l'autoroute A. 6 et la vallée. C'est là que je commence à enregistrer des images. Peut-être à cause de ça je ne prends pas le temps de plus discuter avec lui. Il avait commencé à m'expliquer les arbres abattus tout autour pour bien dégager la vue. Mais Louise me dit ensuite que c'était surtout une réplique des concepteurs du parc pour lui rendre la vie impossible, parce que ce sont ces arbres qui le protégeaient de la pollution, du bruit et des regards. Je crois que Louise devrait absolument retourner voir cet homme et écrire un livre sur ce lieu ? On pourrait l'écrire tous les deux ?

À l'entrée de la redoute, nous sommes refoulés par des policiers de la Préfecture de Police de Paris. De derrière leur grille ils affirment qu'on ne peut pénétrer sans autorisation. Je suis presque sûre que la porte devait être grande ouverte et sans garde une heure auparavant. Nous avons juste besoin de jeter un coup d'oeil sur la vue depuis la terrasse de la redoute. On explique que cela nous permettrait de nous rendre compte si cela vaut le coup de demander une autorisation à la Préfecture. Peu de temps après nous réfléchissons à une expropriation communale. Peut-être faire le siège avec les habitants de Villejuif ? Embarquer la mairie sur le projet ? Ensuite, nous avons la chance grâce à une équipe d'entretien de pouvoir entrer sous les 9 grands châteaux d'eau en forme de cônes glacés qui bordent l'avenue du président Allendé et qui regardent la tour Eiffel. Louise veut y organiser une fête, louer l'endroit et inviter tous ses copains ! C'est comme la redoute, tout cela pourrait être ouvert et communiquer pour mettre en relation, pour permettre aux parisiens de profiter un peu des grands espaces de leur ville, mais non. On va continuer à les emmurer. Blackout. Faut-il attendre que des terroristes mettent du poison dans les cuves ? Nous étions justement en train de parler de cette violence de la domination de Paris sur la banlieue. Je disais à Louise, « plutôt ultra-violence ». L'Empire est toujours là, l'emprise foncière aussi bien entendue. Tout est bien grillagé. Les réservoirs de Villejuif viennent tout juste de passer sous la juridiction de Véolia. Cela ne va sûrement pas arranger les choses ? Enfin, faut voir.

Le type que nous avons rencontré tout à l'heure a visiblement gagné son combat, ce qui n'est pas le cas de tout le monde ? J'aimerai bien en dire plus sur lui. Oui. Mais on a pas eu le temps de parler assez. Louise l'a mis dans sa poche en 3 secondes. J'ai enregistré mes images puis il fallait qu'on avance à cause de la lumière, qui tombait ! Le gars avec sa barbe touffue faisait un peu ermite, il avait l'air intello, peut-être un peu austère aussi. Louise me reproche de ne pas dire assez sur lui parce que je préfère mener seul le bal de l'insurrection et parce que ma subjectivité égo-centrée fait écran au réel (?).

Nous descendons jusqu'à l'autoroute en faisant des zigs-zags dans des petites ruelles situées sous les réservoirs. Juste le long de l'autoroute je retrouve mon café des "Quatre Chemins". Nous y buvons un kir blanc et un kir rouge à la mûre pas décidés sur le chemin du retour. La pose se prolonge. J'ai envie de rejoindre Ivry-Port et la Seine par la rue Ambroise Croizat qui file directe depuis le plateau jusque sur le centre d'Ivry, l'avenue Georges Gosnat, le pont du chemin de fer, la rue Lénine, et le pont Mandéla, en passant le long de l'ancien cimetière d'Ivry et ce fameux chemin du tour de la ville dont j'ai entendu parler pour la première fois il y a une semaine place Nationale dans le treizième.

Les petits passages perpendiculaires à la rue Ambroise Croizat qui dévalent sur la R. N. 7 me font penser aux traverses marseillaises. Souvenir d'une autre promenade avec un arrêt dans un bistrot de motards bien planqué rue Reulos juste derrière la rue Ambroise Croizat. Finalement, de l'autre côté après être passé sous la Nationale grâce au petit passage propret qui se trouve là, nous découvrons « l'Oriental Feeling », une gigantesque salle de restaurant complètement kitsch qui se loue pour des séminaires ou des mariages. On y accède depuis la R. N. 7 après avoir traversé une cours bordée de chameaux en bois. Ce premier espace est recouvert d'arabesques en stucs suspendues éclairées par les néons rouges qui écrivent le nom du restaurant dans le paysage. À l'intérieur, cinq ou six grands écrans affichent l'immuable plan fixe de la scène centrale absolument vide. Cela me fait pensé au film « L'année dernière à Marienbad ». On nous sert un excellent Tlemcen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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