banlieuedeparis

De : "banlieuedeparis" <banlieuedeparis@free.fr>
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Envoyé : Mercredi 2 octobre 2006 16:50
Objet : Banlieue de Paris S34/ 2006

 

S34 /2006
banlieuedeparis / semaine 34 : lundi 21 août - dimanche 27 août


Mercredi 23 août 2006

Nanterre - cités Marcelin Berthelot, Anatole France, Université, parc du Chemin de l'Île, cités Komarov, les Sorbiers, Zilina, place du marché, les Damades, Puteaux - rond-point des Bergères, Nanterre - cités des Fontenelles, Champs aux Melles.

Cf. CARTES > IGN TOP 25 "PARIS", MICHELIN 17, GOOGLE MAPS.

NANTERRE - esplanade Charles de Gaulle, parc André Malraux, jardin botanique, étang, square de la Brèche, passage de la Brèche, le Vallonia, gymnase Paul Éluard, rue Salvador Allende, rue Pablo Néruda, place des Droits de l'Homme, boulevard Jacques-Germain Soufflot, cité Marcelin Berthelot, boulevard Émile Zola, allée René Descartes, allée Lucien Sampaix, mail Ambroise Croizat, boulevard François-Vincent Raspail, rue Pascal, passerelles, viaducs ferroviaires, rue de la Folie, rue Anatole France, cité Anatole France, groupe scolaire Anatole France, avenue de la République, rue Jean Baillet, avenue de la Commune de Paris (anciennement route de Bezons, R.N. 186), échangeur A. 14/ A. 86 (axe Majeur), parc du Chemin de l'Île, rue André Doucet, cité Komarov, boulevard de la Seine, groupe scolaire et sportif Voltaire, les Sorbiers, foyer Sonacotra, avenue du Général Leclerc, cité Zilina, rue de la Résistance, rue Paul Morin, rue du Progrès, avenue Jules Quentin, rue des Agglomérés, restaurant Le 202, rue de Zilina, avenue Henri Martin, cité de la Sablière, boulevard de Stalingrad, boulevard du Couchant, boulevard du Midi, place du marché, Café du Marché, rue de Chanzy, rue des Suisses, rue de Saint-Cloud, rue Pierre Larousse, rue Paul Vaillant Couturier, les Damades, avenue Georges Clémenceau (R.N. 13), PUTEAUX - avenue Georges Clémenceau (R.N. 13), rond-point des Bergères, rue Charcot, NANTERRE - rue des Rosiers, cité les Fontenelles, rue de Watford, rue de Craiova, avenue Georges Clémenceau (R.N. 13), rue des Fontenelles, rue des Écoles, cité des Champs aux Melles, parc André Malraux, cité Marcelin Berthelot.

s342006.rtf (cliquer ici pour télécharger le texte ci-dessous au format rtf)
23 août 2006 (cliquer ici pour consulter l'intégralité des images de la promenade)
   
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2 janvier 2005 Invalides Viroflay Versailles Nanterre

 

J'ai rendez-vous avec Olga pour qu'elle me fasse visiter la cité Marcelin Berthelot de Nanterre où elle habite. Le Marcelin Berthelot dont il est question n'est sans doute pas pas un cosmonaute soviétique, mais s'agit-il de l'ancien maire de la bonne ville communiste de Saint-Denis (1927-1997, opposant à l'atterrissage du grand Stade sur sa commune dès 1993 d'après wikipédia), ou bien s'agit-il de ce savant et homme politique enterré au Panthéon (1827-1907). En tous cas cette promenade du 23 août est la suite logique de ma promenade du 13 août dernier, lorsque j'ai relié en 7 heures de marche zig-zaguante les deux villes de Saint-Denis et Nanterre, distantes seulement d'une douzaine de kilomètres. Avant d'avoir touché du pied le sol de Nanterre, ce sont les façades de la cité Berthelot et celles des Provinces Françaises aperçues depuis le train qui me donnaient une vague idée de l'endroit.

Depuis, bien sûr, j'ai découvert le Chemin de l'Île, les quartiers du Plateau, du Vieux Pont, du Petit Nanterre, etc. J'ai découvert une ville très diverse, plusieurs villes juxtaposées, ce dont je ne devrais d'ailleurs pas parler en ces termes si je voulais rester politiquement correcte. Dans le discours du politique il n'y a jamais plusieurs villes mais une seule, définies par des limites administratives, limites de la Commune ou bien des additions de quartiers bien distincts et bien délimités (les cités, les banlieues, etc.). Ce qui fait la ville n'est pas de l'ordre du politique ? Je ne crois pas. La ville est de l'ordre de la liberté, donc de ce qui échappe à toute forme sociale. Donc le grand Paris brûle parce qu'on ne peut admettre cela ?

Le paysage de la cité Berthelot est plutôt sec comme dirait Hendrik. La dureté de la grisaille parisienne y est renforcée par l'omniprésence fascistoïde de la tour de la Préfecture et du gros cube du Conseil Général au milieu duquel siège le petit Nicolas, Président de l'Établissement Public d'Aménagement de la Défense (dont Bernard Bled est le Directeur Général), Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine (anciennement présidé par Charles Pasqua), Président de l'Union pour un Mouvement Populaire (anciennement Union pour une Majorité Présidentielle, membre du Parti Populaire Européen), également élu Maire de Neuilly-sur-Seine et député en 2002 mais cela faisait trop, Ministre des polices (sans commentaires) et bientôt Président de la République.

La cité Berthelot, assez ancienne, est presque totalement dépouillée d'architecture, mais la construction des bâtiments est tout de même rendue un tout petit peu intéressante par ses recherches d'économies : escaliers métalliques en tôles minces qui résonnent sous les pas, toits monopentes à faibles inclinaisons. Les logements sont minuscules et mal isolés du bruit des voisins. La plupart des bâtiments de la cité des Essarts et de celle des Salmoneries, étaient de ce type. Cela constituait mon paysage de gamin. Je n'habitais pas dans ces cités, j'en étais même exclu à ma façon, cependant mes terrains de jeux de prédilection se trouvaient de part et d'autre de la rocade, entre les deux. On retrouve ce type de constructions un peu partout en France. C'est réellement du générique, c'est-à-dire du partout pareil, de l'indifférent, du standard. Comme quoi le générique est une idée du passé (comme le libéralisme). Sauf bien sûr si Sarko est élu président en 2007 ? Le générique va tout recouvrir ? Sauf que si il est élu je crois que l'incendie gagnera le Seizième et Neuilly, cela va lui échapper, cela va tourner à la guerre ? Ce ne sont pour l'instant que des voitures et quelques gymnases qui brûlent. Enfin, il va pouvoir péter un plomb et sortir sa queue-matraque. Sarko va-t-il devenir le Bush-Laden version France ? (On a toujours un quart de siècle de retard, et d'ailleurs il paraît que Ben Laden est mort ce 23 août ?) Sarko ne se sentira plus pisser et les beaufs seront contant (enfin surtout les trafiquants). Cela va dérailler ? C'est l'éternel retour ? C'est le sujet de ce message, le retour. Je ne devrais pas m'énerver comme ça, mais on sent bien que la manip médiatique redémarre comme l'an dernier, que le mois de novembre 2006 va être encore pire ? La pression monte dès septembre. Les types dans ce bistrot de Moissy rue de la Liberté, au comptoir du Cantalou, ne parlent plus que des Tarterêts où ils n'ont jamais mis les pieds. Les dzeujnes, opportunistes de la crame ou bien humiliés par le « Grand Républicain Président » qui les traitent de racailles, redémarrent au quart de tour. À croire qu'ils ont une prime pour chaque voiture brûlée ? C'est pas impossible ? C'est comme les histoires de mobiliers urbains vandalisés pour faire tourner les assurances ? Enfin si cela peut rapporter à certains (petits joueurs) je suis pas contre ?

Mais ce dont je veux parler ici n'a rien à voir. Je veux juste me remémorer la façon hasardeuse qui nous a fait arriver Olga et moi cité Anatole France au pied de ce bâtiment, où je voudrais bien habiter, et que l'on voit au fond de l'image en chapeau de ce message, entre le dessus et le dessous de la passerelle. Cette passerelle sans nom qui relie la cité Marcelin Berthelot et la rue Pascal, aux trois énormes tours « Y » des gendarmes, à l'université de Paris 10 et sa gare R.E.R. et enfin à cette dernière cité Anatole France.

L'image dont il est ici question est d'ailleurs la première que j'enregistre aujourd'hui. Je n'en ai enregistré aucune de la cité Berthelot. Je débute seulement à cet endroit à cause de ce bâtiment emblématique. Mais je ne sais plus exactement à quel moment nous avons commencé avec Olga à l'apercevoir et à en parler ?

Quant nous nous sommes retrouvés esplanade Charles de Gaulle, nous n'étions pas bien fixés sur la promenade que nous avions envie de faire : Provinces Françaises puis Petit Nanterre, ou bien A. 86, rue des Agglomérés puis zone portuaire ? Une fois cité Berthelot, Olga ne semble pas savoir quoi me montrer de sa cité dortoir. Nous passons tout de même un peu de temps à admirer des très jolies faïences réal-socialistes toutes neuves à la gloire de la mère et de l'enfant, du travail et de la lutte des classes, des ouvriers et campagnes épanouies, des fleurs joufflues et sans tares, qui ornent chacune des trop petits halls d'entrée intégralement refaits à neuf le long de l'allée Lucien Sampaix. Au bout du grand bâtiment qui la borde, à gauche, le rapport de densité absolument adéquat entre espaces verts et constructions fait dire à Olga que cela pourrait être à Moscou. Elle a fait plusieurs voyages là-bas. C'est peut-être pour cela qu'elle habite cité Berthelot ? Quelques petites maisons hétéroclites que les urbanistes n'ont pas réussi à faire sauter, m'attirent. C'est je crois à ce moment que le choix s'opère inconsciemment, et que cela bascule pour aller du côté de ce carrefour entre le boulevard François-Vincent Raspail et la rue Pascal, là où j'ai photographié les tours des gendarmes cette soirée hivernale (2 janvier 2005, images 9276-9281). J'entraîne Olga dans le petit centre commercial qui se trouve juste à côté alors que cela ne l'intéresse pas trop.

Finalement, elle me fait visiter en m'indiquant les bonnes et moins bonnes boutiques. Elle achète même un gros paquet de Verveine pour trois fois rien. Olga vient là de temps en temps quant il lui manque quelque chose. Nous traversons la galerie et nous en ressortons boulevard Raspail. Un peu après la sortie, mais je ne sais plus à quel moment, nous apercevons au fond l'un des trois grands paquebots élancés de la cité Anatole France. Ce n'est plus très claire. Il faudrait que je revienne pour déterminer l'endroit précis où nous avons pu apercevoir cet immeuble. Mais l'important n'est pas là ? En tous cas, dès que j'ai vu ce bâtiment, je me suis dis que cela n'aurait jamais pu se faire si je n'avais pas entraîné Olga dans cette petite galerie marchande un peu glauque. C'est ça qui est important ?

Je raconte à Olga ce que cette jolie caissière-ouvreuse m'avait dit à propos de ma séquence sur Invalides-Viroflay-Versailles-Puteaux-Nanterre projetée ce soir là au Barbizon. La dernière image, (l'image 9354), donnait selon elle une mauvaise impression de son lieu d'habitation. Au fond de ce paysage nocturne de l'A. 86 et de l'avenue de la République, on aperçoit en effet deux des trois grands paquebots de la cité Anatole France. Avec ces petites lumières un peu partout tout autour comme un océan, je voyais là ce qui pouvait constituer la poésie du lieu, ce qui le rendait à peu près vivable malgré la catastrophe générale : l'autoroute, la maison d'arrêt, l'apocalypse ambiante. Je voulais justement revenir voir ce bâtiment à cause de cette première rencontre et voilà que Olga me raconte ses rêves.

Alors que je suis bêtement stupéfait de retrouver là ce bâtiment fantasmatique de banlieuedeparis, Olga m'explique qu'elle a vécu enfant dans cet immeuble et qu'elle le voit régulièrement dans son sommeil. Elle se souvient très bien notamment du jour de mai 1968 où claquemurée chez elle par ses parents, elle regarde depuis la fenêtre de la cuisine les C.R.S. qui lancent l'assaut sur les bâtiments de l'université. Les étudiants jettent des tables et des chaises sur les C.R.S. depuis les toits. On retrouve cette fenêtre, celle avec les géraniums rouges. Mais ensuite, cela semble plus flou, son souvenir s'estompe. Ce n'est peut-être pas cette fenêtre là ? On fait le tour des différents bâtiments sans qu'elle ne soit fixée sur le numéro exacte de la cage d'escalier. Le gardien est absent, mais on réussi à monter dans les étages. Après coup elle me dit que mes images sont exactement celles de ses rêves. J'ai un peu envie de sonner à une porte pour visiter un appartement, mais on redescend et on met le cap sur l'usine à papier. Rue de la Commune de Paris, ancienne rue de Bezons, c'est là que j'ai attrapé ma première image de Nanterre (en dehors des paysages aperçus depuis le train). J'étais arrivé là en voiture du temps où la la connexion avec l'A. 14 était en chantier. Itinéraire de déviation. Et c'est à cause de ce carrefour avec la rue Gutemberg que je suis revenu ensuite au même endroit le 2 janvier 2005, lors de ma première promenade à Nanterre. Promenade qui se termina au bord de la Seine tout au bout de l'avenue Jules Quentin par l'impossibilité de continuer (à défaut de traverser la Seine à la nage : image 9283).

Nous allons ensuite au milieu de l'échangeur en longeant la rue de la Commune de Paris puis en nous faufilant entre deux grillages pas bien attachés. Je n'avais pas fais le rapprochement entre l'endroit traversé et le plat de nouille que l'on identifie sur la carte. Je me demandais même, à chaque fois que je regardais la carte, ce qu'il pouvait bien y avoir au milieu  ? Je n'avais surtout pas connectés entre-eux mes différents souvenirs des alentours de l'échangeur. Après le pique-nique sur les blocs de béton qui recouvrent l'A. 14 et qui nous servent d'observatoire panoramique, nous faisons quasiment le tour complet de la ville ! Olga ou sa soeur ont presque habitées dans chacune des cités de la bonne ville de Nanterre. On termine à la nuit tombée, allée René Descartes.

Peut-être que tout ça n'est qu'une affaire d'épiderme et de surface, d'affleurements de glissades et d'intuitions. Sarko à bien pigé le truc ?

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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