banlieuedeparis

S46 /2003
message hebdomadaire de banlieuedeparis / semaine 46 : lundi 10 novembre - dimanche 16 novembre

Garges-lès-Gonesse c'est déjà à la limite de la Michelin n°19. Parking place du 19 mars face à la maison du combattant et images avenue de Stalingrad.

Plus loin, Arnouville-lès-Gonesse, café casse-croûte au Pmu avenue de la République.

La télé diffuse une émission de variétés de très haut niveau. Au fond à droite dans une arrière-salle vaste, vide et sombre un énorme écran éteint sur un piedestal règne comme l'autel d'une église sous-terraine. Il faudrait prendre des images dans les bistrots ?

Des classes dangereuses : ici, ça sent bon la déportation, le casernement, ... Et pourtant (ou bien justement ?) le décorum municipal très léché fait penser à Versailles (en tout petit). A l'opposé du décorum versaillais, les habitués du comptoir me rappellent ceux, fortement alcoolisés, de ce bistrot de cité à l'entrée de Sighisoara. Crainte de la vulgarité, crainte justifiée de la dictature de la connerie (à défaut de dictature du prolétariat), j'avais envie d'écrire dicature de la bêtise mais ce n'est pas ça : le bon terme est bien vulgarité, le vulgaire ? Ici les rues sont propres et des flics verreux patrouillent partout.

En limite d'Arnouville-lès-Gonesse et Bonneuil-en-France, derrière le complexe sportif Auguste Delaune, après avoir franchi le Croult, j'emprunte un petit chemin qui longe. On entend pas très loin le signal sonore strident destiné à faire fuir les oiseaux qui mettent en danger les avions au moment de leur décollage. "Douce France", douceur réelle de l'endroit. Les avions ne font pas trop de bruit. Peut-être à cause du vent ou bien des progrès techniques ? La douceur est peut-être basée sur la peur ? (pas celle des avions, la peur en général, la peur de tout qui caractérise 99% des français).

À l'entrée de Bonneuil, en haut du talus, j'hésite à photographier la carte, cela n'a pas beaucoup d'intérêt, hormis le cadrage peut-être, il y a trop de zooms avants et arrières pour regarder une carte sur écran. La carte en papier sous la main est plus pratique...

Nouveaux panoramas sur l'arrière de Sarcelles-Lochères après avoir traversé Villier-le-Bel sans images. Je croyais la série finie, je saturais, et puis ici comme une conclusion, comme une boucle par rapport à l'autre jour. Villiers-le-Bel, la Fauconnière : c'était un lieu où je voulais revenir depuis un moment, une véritable extrémité d'agglomération (parmis d'autres). Le mur des cités face aux champs cultivés. Une image dans la tête que j'avais cru pouvoir retrouver à Sarcelles sans résultat. Mais il faudra revenir encore plusieurs fois, pas forcément pour cette image précise, mais pour le contexte, creuser le terrain, cités.

Après le branchement de la N370 sur la D10, casernes et encore casernes (il parraît que l'on appel cela des Hlm), je reconnais des modèles en préfabriqués lourds années 80 du même type que la caserne de programmation comportementale où habitait Béatrice à Fleury quand j'étais gamin.

Plus je m'éloigne dans la conurbation nord et plus la déglingue de ces banlieues me rappelle la déglingue de l'endroit où j'ai passé mon enfance.

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